"Run ! Bitch Run !" : 8/10
Cela faisait des mois que je fantasmais sur la bande annonce exceptionnelle de ce film au titre on ne peut plus accrocheur "Run ! Bitch Run !"... Tout un programme! C'est à Joseph Guzman ("Nude Nuns with Big Guns", "The Gift") que nous devons ce pur Rape and revenge complètement décomplexé. Le film suit à la lettre les codes du genre (viol violent et sadique suivi d'une vengeance tout aussi violente). Le réalisateur assume totalement son film, ne se censure pas et signe un vrai film d'exploitation. Alors attention tout de même, car le film est à réservé à un public averti! Les scènes érotiques sont nombreuses et crues (sans jamais tomber dans le porno!), la violence est omniprésente (mais limitée tout de même par le manque de moyens!), les méchants sont vraiment sadiques et certaines scènes sont carrément déviantes (il y a par exemple une scène de nécrophilie!). Mais il y a également une bonne dose d'humour noir comme souvent dans les Rape and revenge ("La Dernière Maison sur la gauche" par exemple!), ce qui contribue à rendre le film encore plus glauque et en même temps regardable, tout en faisant comprendre qu'il s'agit là tout de même d'un simple divertissement. Il est amusant de voir l'un des violeurs prendre son pied devant un film de Nunsploitation, dont le réalisateur a réalisé quelques scènes pour l'occasion, ce qui engendrera certainement son film suivant, au titre encore plus "bandant", "Nude Nuns with Big Guns"! Le jeu des acteurs est assez limité, mais les demoiselles sont pulpeuses et les salauds suffisamment convaincants en pervers. On notera la présence d'une musique très seventies, assez réussie et collant parfaitement à l'ambiance justement très seventies du métrage (alors que celui-ci se passe de nos jours!). Le dernier meurtre est vraiment mémorable et marquera à coup sûr les esprits pour longtemps, ce qui fait que "Run ! Bitch Run !" est un film que je ne suis pas prêt d'oublier!
"Nude Nuns with Big Guns" : 7/10
Pour son deuxième long métrage, Joseph Guzman ("Run! Bitch Run!", "The Gift") frappe fort en nous offrant un film grindhouse mêlant plusieurs types de films d'exploitation, avec un titre, en plus, hallucinant et une affiche des plus accrocheuses. "Nude nuns with big guns" est un pur concentré de sexe et de violence à réserver tout de même à un public averti et si possible connaisseur, car pour apprécier ce type de films, il faut bien entendu être indulgent à certains niveaux, notamment en matière de mauvais goût. De toutes évidences, Joseph Guzman est un amateur de cinéma d'exploitation, car on voit qu'il connaît bien son sujet et il respecte parfaitement les codes des genres qu'il exploite à fond ici. En effet, le film est un savant mélange de nunsploitation, de rape and revenge, de vigilante, de sexploitation, de drugsploitation et de bikesploitation, voir même de western spaghetti. Presque tout y passe! Les personnages sont évidemment très caricaturaux, avec en plus un casting de vraies gueules. L'Église est montrée ici sous un visage peu reluisant et tout est fait pour être le plus blasphématoire possible. De même la violence est frontale et les scènes à tendance érotiques assez crues, afin de choquer au maximum. Bien entendu, par contre, le scénario est des plus rudimentaires. Par rapport, à son court-métrage ayant inspiré le film, Joseph Guzman a eu la bonne idée de confier le rôle principal à l'actrice Asun Ortega ("Mio padre: Novità gennaio") dont le physique est tout de même beaucoup plus gracieux que celui de Aycil Yeltan ("Run! Bitch Run!"), relayée ici au rôle secondaire de Soeur Angelina, alors qu'elle tenait le rôle principal dans le court-métrage originel. Toutefois, le réalisateur a bien fait de la garder dans le casting car elle a un visage peu commun, mais pas inintéressant. David Castro ("La Défense Lincoln", "Two Brothers, a Girl and a Gun"), quant à lui, campe un méchant très convaincant, malgré un physique plutôt avantageux, aidé de la toujours très crédible Ivet Corvea ("Bloody Wedding", "Driving Bill Crazy") qu'on retrouve ici après son rôle mémorable de Marla dans "Run! Bitch Run!". Même si le film n'est pas parfait, le réalisateur s'en sort une fois de plus plutôt pas mal avec un budget très limité, mais au final on reste un peu sur sa faim et le résultat s'avère plus mitigé que sur son premier film.
"Nude nuns with big guns" est un film complètement décomplexé, tenant ses promesses en matière de sexe et de violence, mais il manque un petit quelque chose pour en faire un film vraiment culte.
"Samourai Avenger" : 5,5/10
Suite au succès du diptyque "Grindhouse" de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, les éditeurs se sont rués sur le créneau pour nous offrir des films dans le même style, alliant sexe, violence et mauvais goût assumé...
"Samurai Avenger : The Blind Wolf" est un film destiné aux amateurs de cinéma Bis, réalisé par un fan de cinéma de genre. Kurando Mitsutake ("Monsters Don't Get to Cry") est ici l'acteur principal, le réalisateur et le scénariste de ce film faisant référence aussi bien aux Chanbara qu'au Western Spaghetti. Avec son vengeur aveugle et armé d'un katana, on pense évidemment aux "Zatoichi", référence évidente, mais aussi à la série des "Baby Cart" pour ses combats ô combien sanglants et le fait que le héros se balade à un moment du film avec un bébé... Les références au Western Spaghetti sont aussi bien entendu évidentes, mais le réalisateur ne s'arrête pas là et va jusqu'à faire intervenir des zombies et à verser dans le « Rape & Revenge »... Un gros délire en somme, qui souffre malgré tout de son budget très limité et d'acteurs pas toujours très convaincants. Même si cela peut faire parti du charme du film, les effets spéciaux sont très moyens et prêtent plus à rire qu'autre chose... Mais il faut dire qu'à aucun moment, il ne faut prendre ce film au sérieux, d'ailleurs personne ne le fait dans le film. Le réalisateur nous offre également quelques filles dénudées, élément indispensable à ce genre de films, mais on peut regretter qu'il ne soit pas allé un peu plus loin dans l'excès. Plus de sexe, plus de sang, plus de sadisme aurait été le bienvenue pour satisfaire pleinement les aficionados... Les autres, non initiés au cinéma Bis, risquent en revanche de rester dubitatif, voir consterné devant ce spectacle bien barré. Le film aurait par contre gagné à nous proposer également des combats plus crédibles et mieux chorégraphiés, en gros à nous en mettre plein la vue. Au lieu de ça, on a affaire à des combats assez mollassons et trop vite expédiés, pratiqués de plus par des acteurs ne donnant pas vraiment l’impression de savoir se battre. L’ensemble frise ainsi souvent la série Z, mais ce qui en soit n’a rien de choquant pour un grindhouse...
Un film à voir si possible entre amis connaisseurs de cinéma de genre, mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable !
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