Le narcisse noir aborde un sous-genre ingrat : le "film de nonnes". Powell, avec son sens du paradoxe, va en faire(pour le citer) son film "le plus érotique". Et quoi de plus érotique qu'une nonne dévorée par la passion amoureuse? C'est la soeur Ruth interprétée par l'étonnante Kathleen Byron dont l'objet de désir est David Farrar, viril intendant du palais himalayien, un ancien harem où s'est installé le couvent. La jalousie oppose Ruth à la supérieure incarnée par Deborah Kerr. Le narcisse noir est un film sur le génie du lieu. C'est moins le drame psychologique lui-même que l'atmosphère dans laquelle il se développe qui semble intéresser ici le réalisateur. Cette atmosphère et son décor exotique, cette Inde de studio irréelle et pourtant convaincante sont en fait le "personnage"principal du film, le moteur de l'intrigue. Film indispensable pour tout cinéphile qui se respecte.
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