CRITIQUE DVD

Avec "Gravity", Alfonso Cuaron réinvente le film catastrophe tombé en désuétude depuis les années 80. Son scénario est très simple et s'inspire de la théorie de Kessler, une théorie envisageant une catastrophe spaciale où par réaction en chaine les débris spaciaux détruisent plusieurs satellites en orbites. Mais en situant l'action de son film dans l'espace, Caron s'engage dans un défi technique inattendu. Comment filmer l'apesanteur sur une film durant 1h30 ? Après plusieurs essais avec des techniques traditionnelles peu concluantes, l'animation digitale finit par s'imposer, cependant Cuaron refuse d'utiliser la motion capture intégrale vu les résultats catastrophiques dans "Beowolf" ou "Le Pôle Express". Il veut garder les performances de ses acteurs. Ceux-ci évolueront durant des mois dans des studios sans décors pour ne garder parfois que leurs visages à réincruster dans les images de synthèses. Loin des montages frénétiques des blockbusters hollywoodiens Cuaron privilégie au contraire des plans séquences interminables et inédits (13 mn pour le plan d'introduction du film), allant du contemplatifs à de l'action pure en faisant virevolter sa caméra dans l'espace. Visuellement déjà très impressionnant, la touche musicale de Steven Price va transcender le film en chef d'oeuvre, loin des compositions symphoniques d'un John Williams, Price utilise des sons synthétiques pour une partition très sensorielles basés sur des bruits et utilise pleinement les possibilités de la spacialisation 5.1 des salles modernes.

Ce film est un défi technique à lui tout seul et il est impossible de l'apprécier sans une image irréprochable, ce qui est le cas.
C'est un des rare film où je dirais que la 3D apporte vraiment un plus incontestable au film. Et celle-ci est quasiment parfaite du début à la fin. Une prouesse lorsque l'on sait que malgré les apparences, le film n'a PAS était tourné en 3D !

Ici aussi la partition de Steven Price utilise pleinement la spacialisation 5.1 des système audio moderne. Vous êtes en immersion totale dans le film.
Signalons que la VO et VF sont en DTS HD 5.1 contrairement aux autres langues disponibles uniquement en Dolby Digital.
A préférer la VO, la doublure française de Sandra Bullock n'est pas terrible...

C'est bien simple, le making of est plus long que le film ! 1h46 !!! Passionnant et instructif du début à la fin avec des innovations techniques inédites.
Mais ce n'est pas tout :
Une deuxième section de 36 mn revient sur le tournage de certaines scènes plus en détail.
Puis un documentaire passionnant sur la théorie de Kessler qui est à l'origine du scénario (22 mn).
Enfin cerise sur le gâteau, un petit court-métrage clin d'œil sympathique, sorte de spin off de l'histoire de l'inuit avec lequel Sandra Bullock converse dans le film.

A part l'inutilité de la présence du DVD et d'une copie numérique, le boité digipack en fourreau argenté est sobre et élégant.

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