9/10 La mémoire dans la peau
Après son film précédent très remarqué ("Go"), Doug Liman s'attèle à ce film d'espionnage issue d'un polar devenu un best-sellers. A ce stade de sa carrière, on attendait pas vraiment de ce réalisateur un action movie. Et malgré le succès littéraire du roman de Robert Ludlum, peu de gens à l'époque s'attendaient au succès que le film a eu et encore moins à la franchise qu'il allait lancer. Car avec ce film Doug Liman va soudain reléguer ce bon vieux James Bond au placard., et le style Jason Bourne va devenir en quelques années le modèle à suivre en matière de film d'espionnage, car chez Bourne, les services secrets ne sont pas de vénérables institutions patriotique et les espions ne sont pas des gentlemans, mais des machines à tuer sans état d'âme. Bienvenue du coté obscure de l'espionnage. Mais la grande idée de ce personnage est bien sur le l'avoir rendu amnésique; et de machine à tuer, le personnage devient une personne sympathique à laquelle le spectateur peut s'identifier. On peut noter, la présence de Franka Potente dans le rôle de Marie, qui avait été l'héroïne de "Cours Lola cours", le film qui inspira "Go".
8/10 La mort dans la peau
Le succès inattendu de "La mémoire dans la peau" va évidement appeler une suite, qui étant une adaptation d'un roman a l'avantage d'être déjà écrite par l'auteur original. On reprend donc ici la même recette avec une classique affaire de vengeance. Doug Liman a cédé la place à Paul Greengrass remarqué avec "Bloody sunday" et fraichement importé aux USA, qui reprend le flambeau avec efficacité. L'esprit du premier volet et bien conservé et on retrouve avec plaisir ce personnage d'agent secret amnésique. La mise en scène se veut ici plus nerveuse, mais Greengrass abuse parfois de sa caméra à l'épaule pour dynamiser l'action (comme dans son film précédent) plutôt que de la mettre vraiment en scène. L'effet est efficace mais rend souvent les scènes d'action incompréhensibles.
7/10 La vengeance dans la peau
Pour ce troisième volet de Jason Bourne, les scénaristes vont utiliser un mot lâché à la fin du premier film "opération Blackbriar". On découvre donc que durant la retraite de Bourne entre le premier et deuxième film, cette opération s'est mis en place. Le film est la suite directe du film précédent et en reprend parfois même les plans. En fait ils se chevauchent même puisque le dernier plan de "La mort de la peau" réapparait au deux tiers de celui-ci. Si le film est encore une belle réussite d'efficacité, on se demande tout de même ce qu'il apporte de plus en regard du film précédent et on peut se dire que cela ne méritait peut-être pas deux films distincts. La mise en scène multiplie les courses poursuites et les combats dans les capitales du monde, mais le scénario se répète et la justification de cette chasse à l'homme reste des plus obscure. On peut y voir dans cette débauche de technologie une certaine critique du Patriot Act américain en montrant une utilisation d'une système identique poussé à l'extrême. Le film ressemble trop à l'épisode précédent et semble finalement assez inutile, mais il reste un bon divertissement.
7.5/10 Jason Bourne: l'héritage
Après 3 films avec Matt Damon dans le rôle de Jason Bourne, ce quatrième volet se démarque de ses précédent en lançant une sorte de franchise parallèle. Tony Gilroy, scénariste des trois premiers films, écrit ce quatrième film en s'éloignant de la trilogie originale de Robert Ludlum, ainsi que des suites écrite par Eric Van Lustbader dont le premier a un titre éponyme en anglais à ce film. Mais son histoire est totalement différente. Tony Gilroy passe aussi derrière la caméra en réalisant le film. La transition est assurée par la reprise de certains plans du film précédant, permettant d'expliquer que les évènements de cette histoire se déroule en même tant que la divulgation aux médias des affaires "Treatstone" et "Blackbriar". Gilroy connait donc bien son sujet et adapte la trame désormais classique de la paranoïa envers les services secrets et des courses poursuites à travers le monde. Mais là où le scénario déplait un peu, c'est dans le personnage de Cross, qui n'apparait pas aussi sympathique que Bourne, l'amnésie de ce dernier permettait au spectateur de se mettre à sa place. Cross au contraire n'est pas amnésique, il est même volontaire et conscient de ses actes.
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