Lancelot du lac constitue une incursion de Robert Bresson dans le mythe des chevaliers de la table ronde. Ce film daté de 1974 est donc mis en scène par l'un des réalisateurs de la "nouvelle vague" et on le ressent dès le départ à l'écran.
Le film est épuré et pourra sans doute plaîre aux amateurs de Bresson.
Pour ma part, si on peut l'initiative du réalisateur de faire "autre chose" que ce auquel on s'attend, le film est véritablement déroutant. Les acteurs donnent l'impression de débiter un texte de façon presque monocorde, comme s'il avait été appris par coeur. Par ailleurs, les décors sont épurés et ne font pas vraiment rêver. Arthur (Arthus dans le film) vit avec ses chevaliers dans une batisse qui est banale, au plus haut point.
Et puis histoire d'en rajouter une couche dans l'épure, Robert Bresson fait de nombreuses ellipses. Bien souvent, on ne voit pas les combats. On entend seulement des bruits ou on voit des personnages partir au combat. En fait, on voit surtout des chevaliers qui portent toujours leurs armures lourdes, et on entend le bruit de ces armures.
Loin de faire rêver, cette oeuvre de Bresson est surtout intéressante pour la délicate relation entre Lancelot et Guenièvre. Et puis il y a aussi les notions de courage, de fidélité, de tromperie qui sont mises en avant, et qui sont donc pertinentes.
C'est tout de même bien peu pour un film où le "non jeu" des acteurs est (pour moi) horripilant. Bon, allez, je vais me remater Excalibur de John Boorman. Ca sera plus dans mon style.
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