"Ennemi d'état" se veut être une mise à jour de la thématique de Big Brother à l'aube du 21° siècle avec les technologies de son temps et eu pour inspiration des films comme "Les 3 jours du Condor" ou "Conversation secrète" où Gene Hackman y jouait déjà. En ce sens, le film se veut être d'anticipation et la réalité lui donnera raison deux ans plus tard lorsque George Bush signera le Patriot Act suite aux attentats du 11 septembre 2001. Son scénario en fait un film captivant avec un suspens bien mené où l'on ne s'ennuie jamais. Le point noir de cette production est son producteur Jerry Bruckheimer, le roi du pop corn movie décérébré. Et même si ce film est surement l'un des plus intelligent qu'il ai produit, son intarissable manie de faire dans le "too much" va encore une fois gâché le film. Ainsi la traque high-tech de Will Smith atteint un niveau d'efficacité qui relève de la pure science-fiction: des conversations téléphoniques interceptées dans l'instant, des pompiers qui interviennent en 10 secondes, des agents intervenant partout sans délai, justificatif ou opposition, un modélisations 3D de tous les bâtiments; l'apothéose arrivant avec l'analyse d'une caméra de surveillance d'une boutique de lingerie, où a partir d'une simple vidéo les informaticiens reconstituent le magasin en 3D à 360° !!! On reconnaitra dans cette séquence, la référence à son frère Ridley dans la mythique scène d'analyse de photo de "Blade runner", mais Tony semble oublier qu'"Ennemi d'état" n'est pas sensé être un film de science-fiction. Il faudra donc être particulièrement clément avec ces libertés prises sur une réalité fantasmé par un producteur avide de sensations. C'est bien dommage car avec plus de rigueur ce film aurait pu être le digne successeur du film de Sidney Pollack ("Les 3 jours du Condor").
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