Décidément!!! Alors que je me faisais une joie de pouvoir enfin revoir "Avec les compliments de Charlie" avec cette fois un master 16/9ème, eh bien non, c'est de nouveau le même master français 1.33 4/3 de qualité assez déplorable, à peine digne d’une VHS, qui avait été précédemment utilisé par Opening en 2009 avec uniquement le doublage français, qui fait une nouvelle fois son apparition, cette fois chez Filmedia qui annonçait pourtant sur sa jaquette une copie 16/9ème... Bon, l'éditeur nous offre de loin la plus belle jaquette à ce jour, mais c'est tout de même une bien maigre consolation! D’autant plus qu’en dehors de l’absence de 16/9ème, Elephant Films nous avait auparavant proposé une édition tout à fait convenable!
Reste toujours bien évidemment le plaisir de redécouvrir le couple Charles Bronson/Jill Ireland dans l'un des films musclés dont l'acteur est devenu l'un des spécialistes, notamment après le succès de "Un justicier dans la ville" en 1974. Comme la plus part du temps, Jill Ireland ("De la part des copains", "Chino", "Le bagarreur", "Un justicier dans la ville 2", "Protection rapprochée") en fait des tonnes et sera même assez irritante à force (sentiment accentué en version française!), alors que Charles Bronson ("La grande évasion", "Les douze salopards", "Il était une fois dans l'Ouest", "Le passager de la pluie", "Un justicier dans la ville"), par contre, sera comme toujours impeccable dans ce type de rôles. Face à lui le méchant idéal, Henry Silva ("L'empire du crime", "Le boss", "L'anti-gang", "Le marginal", "Sale temps pour un flic") à la tête d'une horde de tueurs, sous les ordres d'un Rod Steiger ("Sur les quais", "Docteur Jivago", "Dans la chaleur de la nuit", "Il était une fois la révolution", "Amityville, la maison du diable") cabotinant pas mal en caïd de la pègre bégayant et ayant une conception toute particulière de l'amour (C’est le moins qu’on puisse dire!). Parmi le casting, on remarquera également la présence de quelques gueules bien connues comme Bradford Dillman ("Les évadés de la planète des singes", "L'inspecteur ne renonce jamais", "Piranhas", "Guyana - La secte de l'enfer"), Michael V. Gazzo ("Le parrain, 2ème partie", "Black Sunday", "Mélodie pour un tueur", "New York, 2 heures du matin") ou encore Paul Koslo ("Le survivant", "Joe Kidd", "Le cercle noir", "Monsieur Majestyk"), qui se retrouve ici face à Bronson pour la troisième fois... Pour ce qui est du film, alors que celui-ci démarre plutôt pas mal, malheureusement le rythme faiblit assez sérieusement avec l'arrivée de la romance naissante entre le couple vedette, de plus la vendetta finale sera elle beaucoup trop vite expédiée, nous laissant au bout du compte quelque peu sur notre faim... Malgré cela, cela reste un honnête polar comportant quelques scènes d'action assez réussies (la scène de la sarbacane notamment), mis en scène de façon très classique par un Stuart Rosenberg ("Luke la main froide", "Le voyage des damnés", "Amityville, la maison du diable", "Brubaker", "Le pape de Greenwich Village") qu'on a connu plus inspiré, mais avec tout de même une chouette photographie de Fred J. Koenekamp ("Patton", "Papillon", "La Tour infernale", "La Théorie des dominos") et Anthony B. Richmond ("Ne vous retournez pas", "The Indian Runner", "Candyman", "Vorace"), mettant notamment en valeur (Même si le plaisir sera quand même pas mal gâché sur cette édition Filmedia...) les paysages montagneux et enneigés de la Suisse où se déroule une bonne partie de l’histoire et servie comme toujours par une très jolie musique signée Lalo Schifrin ("Les Félins", "Bullitt", "L'Inspecteur Harry", "Class 1984", "Sans issue"). Le film aurait apparemment été en partie réalisé au départ par John Huston ("Le Faucon maltais", "Key Largo", "Moulin Rouge", "Casino Royale", "L'Homme qui voulut être roi"), mais sans que son nom soit toutefois crédité. Il est à noter par contre que la version française est malheureusement coupée, ce qui nous fait d’autant plus regretter que Filmedia n’ait pas profité de l’occasion de cette réédition pour nous offrir enfin une version complète (Le film dure même environ 2 minutes de moins sur cette nouvelle édition par rapport à celle d’Elephant!), réintégrant les scènes qui étaient visibles dans les bonus de l’édition Elephant Films...
"Avec les compliments de Charlie" est certes un Bronson assez mineur, mais cela reste tout de même un bon petit polar très regardable et finalement assez plaisant... Pour ce qui est de l’édition à privilégier, pour une fois il n’y a pas photo la toute première reste largement la meilleure!
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