Borat, faux reporter de la télévision kazakh, interviewe un vrai député américain. Armé d'une fourchette en plastique, il lui brandit sous le nez un bout de fromage : "Partage fromage, c'est tradition mon pays!" Le politicien gêné, mâche du bout des dents. "Ce fromage être confectionné par femme Borat...", poursuit le journaliste imposteur (le congressman fronce alors un sourcil inquiet) "...avec lait de propres nénés à elle", achève Borat. Tête horrifiée du député! De qui se moque le comique britannique Sacha Baron Cohen au fil de ses canulars montés d'est en ouest ? Du Kazakhstan, peint comme un pays arriéré, misogyne et antisémite, où l'on se bat pour des radios-réveils, vit en prostituant sa soeur édentée et organise un "lâcher de juifs" annuel? Bien sûr que non : de l'Amérique. Borat dénonce de scène en scène le racisme, l'injustice, l'obscurantisme et la sauvagerie d'une société qui se donne elle-même comme un modèle pour la planète. Un pays où l'armurier du coin ne bronche pas quand Borat lui demande un bon pistolet pour tuer des juifs. Le film est d'une violence comique extrême. La pulpeuse Pamela Anderson, à qui l'enamouré Borat s'est mis en tête de réserver une explosion de romance sur le ventre, est-elle complice ou victime du happening final? Eh bien, on ne sait pas.
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