Avec La maison dans l'ombre (1951), l'excellent Nicholas Ray (Johnny Guitar) met en scène un film totalement atypique. En effet, ce dernier comporte deux parties bien distinctes. Il y a d'une part toute la première partie qui reprend les codes du polar. Elle décrit un univers violent, avec le personnage principal du film, Jim Wilson, qui utilise des méthodes peu conventionnelles pour retrouver et faire condamner des voyous. On sent clairement dans cette partie le côté désabusé du personnage qui n'est plus en phase (mais l'a-t-il déjà été ?) avec son milieu. Dans la deuxième partie du film, on assiste à une chasse à l'homme qui est tout à fait prenante mais surtout on a droit à un virage à 360 degrés, puisque désormais Nicholas Ray insiste sur la relation particulière entre le flic désabusé et une jeune aveugle. Il en découle une prise de conscience du policier. Nicholas Ray a manifestement beaucoup plus de plaisir à filmer cette deuxième partie qui prend des allures de mélodrame.
Sont à mettre au crédit du film son excellente distribution, et évidemment les deux acteurs principaux que sont le charismatique Robert Ryan (vu notamment dans moults westerns) et la belle actrice Ida Lupina qui fait preuve de beaucoup de finesse dans son jeu.
Chose étonnante chez Nicholas Ray : on a droit à un happy end qui est tout à fait plaisant.
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