Rome, années 30. Fille d’un anarchiste exilé, Libera Valente ne supporte pas le fascisme qui s'impose dans le quotidien de ses compatriotes. Pour ne pas mettre en péril l’atelier de tailleur de son mari, elle doit modérer ses fréquents accès de rage à l’encontre des autorités fascistes. Un 1er mai, Libera est accusée de provocation par les forces de l’ordre pour s’être habillée en rouge avec ses deux enfants. Toute la famille doit partir vivre en province, mais Libera ne tarde pas à nouveau de s’y faire remarquer par sa virulence antifasciste.
Pour donner sa propre histoire du fascisme, Mauro Bolognini construit Liberté, mon amour ! comme une farce grotesque qui se mue progressivement en tragédie. À travers le personnage sublimé de Libera Amore Anarchia, femme en constante révolte incarnée par une Claudia Cardinale enflammée, c’est la lutte contre l'oppression au quotidien et l’esprit révolutionnaire qui sont glorifiés. En accusant de manière détournée le fascisme bureaucratique des années 70, Mauro Bolognini signe un chef-d’œuvre singulier et cinglant.
Un film qui récèle encore aujourd'hui une vraie modernité avec Claudia Cardinale en passionaria exaltée.
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