Le film aborde avec une franchise totale, radicale, les souffrances les plus ordinaires que crée le chômage. Le chômage touchant l'un après l'autre, les profiteurs qui s'en mêlent, les affaires louches par lesquelles il faut passer, les structures qui s'effritent, les liens qui se distendent. Tout a pris froid : les personnages, raides et droits dans leurs postures compassées, les lieux aux aplats de couleurs glacées, la lumière qui expose tout au gris du temps. Ce froid qui les saisit nous imprègne à notre tour.
L'interprétation distanciée de comédiens de théâtre peut surprendre mais s'accorde parfaitement à la tonalité et au sujet du film.
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