Un homme nommé Stenton demande à voir le shérif pour, affirme-t-il, révéler enfin l'identité du coupable de nombreux meurtres particulièrement horribles et jamais élucidés commis dans toute la région.
Cette première réalisation de l'acteur américain Bill Paxton ("Un plan simple", "Aliens", "Vertical limit") est une réussite par son scénario habile et prenant, ainsi que par sa construction. En effet, le récit se déroule sur un double plan : d'une part, le personnage (Stenton) évoque devant le shérif, à travers des retours en arrière successifs, son enfance entre lui-même, son frère (Adam) et son père, coupable selon lui des meurtres inexpliqués car ils lui sont inspirés par des messages divins ; d'autre part, et dans les intervalles de ce rappel du passé, se noue un dialogue entre lui-même et le shérif, d'abord incrédule, puis horrifié et enfin décidé à accompagner celui qui se fait appeler Fenton en un lieu-dit « Jardin des Roses » où seraient enfouies les restes des victimes.
Cette construction sur deux plans (passé et présent qui alternent) favorise un suspens très efficace qui, tout à la fois, horrifie (par le récit du passé) et donne une folle envie de connaître la suite (par le récit du présent).
Faut-il préciser que les vingt dernières minutes du film sont proprement hallucinantes par une série de rebondissements inattendus et, surtout, par une fin ingénieuse, à effet rétroactif, qui bouleverse le point de vue du spectateur abasourdi, l'oblige à remettre totalement en question l'histoire qui lui était racontée et le laisse désemparé face aux vérités qui lui sont révélées mais qu’il ne peut pourtant pas admettre ?
Les effets sonores particulièrement travaillés et les nombreuses séquences nocturnes contribuent à créer une atmosphère lugubre et dérangeante bâtie, en partie, sur la détermination d’un père (magnifiquement joué par Bill Paxton) à imposer, coûte que coûte, ses vues à celui de ses deux fils qui est réticent et qu’il veut convaincre, comme Dieu a su le convaincre lui-même. Le film installe, d’abord, un climat terriblement oppressant, avant de nous immerger, progressivement, dans l’horreur absolue.
Pour un premier film, c’est un véritable coup de maître!
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