Adrian Lyne reprend l'un des meilleurs films de Claude Chabrol (interprété par Stéphane Audran, Michel Bouquet et Maurice Ronet), "La Femme infidèle" (1969), dont il réalise une nouvelle version. Il n'est pas utile de comparer les deux versions car leur propos est sensiblement différent.
Est-ce l'influence du réalisateur français qui l'a rendu sobre mais il est évident qu'il se sort plutôt bien de son projet en évitant les effets faciles qui ont trop souvent marqué ses films.
Inversant la trame de son célèbre "Liaison fatale", A. Lyne montre ici une femme qui est tentée par une aventure amoureuse, qui y cède et met ainsi en péril son couple et son enfant. L'adultère est plutôt bien observé par une caméra inspirée qui sait utiliser et mettre en valeur le charme séducteur des trois acteurs principaux (Diane Lane, Richard Gere et Olivier Martinez) : désirs, valse-hésitation, plaisir, craintes, remords, velléités de rupture, d'un côté ; soupçons, incrédulité, désespoir, colère et détermination de l'autre côté. Et c'est là l'un des intérêts du film : nous proposer deux points de vue (celui de la femme et du mari) jugés finalement aussi estimables l'un que l'autre.
Sans révéler la fin, on ne peut passer sous silence l'ingéniosité du double plan final (caméra filmant, d'abord, mari et femme dans leur véhicule ; auquel succède un cadrage extérieur du même véhicule) en une conclusion inattendue et d'une grande force de suggestion, point d'orgue d'un film qui offre une réflexion juste sur le couple.
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