Au départ, un très bonne idée de scénario : Julia Garcia (Carmen Maura), agent immobilier qui dissimule la précarité de sa vie sous un déluge de paroles mythomanes, décide de squatter un appartement qu’elle est chargée de louer, malgré les réticences de son mari, sous prétexte qu’il est mieux chauffé que le sien.
Mais cet immeuble abrite un mystère que les voisins –tous plus étranges les uns que les autres- d’abord soupçonneux, puis inquisiteurs et enfin menaçants envers cette intruse, semblent partager.
Le film offre alors une véritable scène d’anthologie d’horreur glauque lors de la découverte du corps décomposé du vieux locataire du dessus, mort depuis plusieurs jours dans l’ignorance de tous, à demi dévoré par son chat affamé, dans un appartement cauchemar inondé d’une eau diluvienne se déversant d’une conduite percée, et littéralement envahi de dizaines de sacs poubelle débordant d’ordures ! A partir de cet incident, les péripéties ne vont plus cesser de s’enchaîner sur un rythme des plus débridés.
Au final, pourtant, cette comédie féroce et délirante qui moque les travers humains déçoit en raison des longueurs de certaines séquences qui n’en finissent plus ; mais aussi d’un direction d’acteur très approximative qui laissent les comédiens « surjouer » et caricaturer leur personnage ; et, surtout, de la multiplication des rebondissements de situation, certes farfelus, mais trop souvent gratuits. Bref, on ne retrouve ni la sobre efficacité cruelle de « Petits meurtres entre amis », ni la cohérence de l’univers de « Delicatessen » auxquels ce film de Alex de la Iglesia fait pourtant immanquablement penser.
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