On croyait que les diamants venaient d'Afrique du Sud. Encore une certitude qui s'effondre.
Les terres du Nord ne nous ont pas laissé que des corons délabrés et d'énormes terrils.
Et dans l'image monochrome, la lumière de Philippe Guilbert traverse chaque facette du diamant, comme les faces d'un prisme à travers lesquelles l'histoire nous est révélée.
Voici une comédie bouffone "à la Poelvorde" serait-on tenté de dire, avec un Roger con à plaisir, monolithique, un vrai roc à première vue, un con sculpté dans la masse !
Et voilà que la bouffonerie tourne à la tragédie, sans effet superflu.
Changement d'ambiance à vue qui me rappelle bizarrement "Lune froide" de Patrick Bouchitey.
Admirable petite Louise, juste, vraie comme une gamine sait l'être devant ce qui la dépasse ou la touche, dépourvue des moyens d'exprimer ses sentiments mais qui les fait passer sans la moindre ambigüité dans chacun des regards dont elle nous impose l'évidence.
Elle est l'ange qui passe, celle par qui passent les liens entre tous les principaux personnages, elle est le medium que son père utilise lorsque, obligé de voir le monde réel, sa faiblesse ou sa lâcheté l'en empêchent.
Félix, personnage décalé, plus proche de Louise que du reste du monde, son prénom le dit "heureux", comme "imbécile heureux" dirait-on si l'on ne lui accorde qu'un regard distrait.
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