Quel régal – pour qui conserve une âme d’enfant prompte à s’émerveiller – que cette idée de scénario qui associe avec bonheur fascination pour l’Egypte antique des Pharaons et le mystère des Pyramides à l’attrait pour le futurisme de la science-fiction ! Ce point de départ du film de Roland Emmerich (« Independance day », « The Patriot », « Godzilla »), particulièrement excitant, tient toutes ses promesses et nous plonge dans le grand spectacle que la magie du cinéma sait parfois nous offrir.
En effet, cette réalisation, malgré quelques faiblesses (le début de la romance entre l’archéologue et la belle indigène Sha’uri, ou encore le salut militaire final, insupportable, échangé entre les personnages), multiplie, en dehors du scénario, les centres d’intérêt. On songe, bien sûr, aux superbes décors (paysages désertiques, semblables à ceux de « Dune », hérissés de dunes colossales éclairées par un soleil de feu, sous un ciel aux trois lunes ; constructions monumentales ; vaisseau divin en forme de pyramide étagée et articulée). On est également fasciné par les apparences données aux dieux grâce à l’utilisation des divinités égyptiennes mais adaptées au futurisme : Râ, dieu du soleil, Anubis, idole à tête de chacal et Horus, créature au profil de faucon, sont affublés de casques qui se replient et dotés de pouvoirs destructeurs (rayons lasers et décharges électriques). On peut mentionner aussi l’excellente idée d’avoir imaginé l’Etre omniscient et omnipotent sous les traits métamorphosables et inattendus d’un frêle adolescent.
Les trucages sont nombreux et toujours utiles au scénario tout en composant un spectacle dépaysant et somptueux à eux seuls. Il faut savoir, à ce propos, que le budget du film avait été estimé à cent millions de dollars mais que Emmerich dut le réaliser pour la moitié de cette somme : c’est dire si les techniciens ont su travailler !
Une réserve, toutefois, pour finir : si le dénouement n’est pas inintéressant, on attendait une fin sans doute plus en accord avec le film, c’est-à-dire plus mystérieuse et plus surprenante...
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