Memento est ce genre de film que l'on aime on qu'on aime pas au bout de quelques secondes. D'autant qu'il est incroyablement passé inaperçu en France lors de sa sortie en salle et c'est bien dommage pour une oeuvre nominée au Oscars.
Christopher Nolan (Following, Insomnia) signe son second long-métrage par une mise en scène des plus originales mais aussi très déroutante lors de la première vision. Le scénario, mis dans le bon sens, est plutôt recherché mais la particularité du film réside intégralement dans l'effet de style utilisé par Nolan. Et cette effet de style donne une toute autre ampleur au film.
Bien que le début est difficile à appréhender, avec un minimum de concentration, on se prend au jeu et on suit avec enthousiasme l'histoire de Lenny, traquant le meurtrier de sa femme, aussi responsable de la perte de sa mémoire immédiate, joué par un Guy Pearce (L.A. Confidential) très inspiré. La fin ou plutôt le début de l'histoire, au climax très surprenant, ne brise pas l'attachement suscité par le personnage de Lenny, ce qui est, réflexion faite, plutôt inintélligible.
Et, contrairement à des films tels que Usual Suspect, le réalisateur ne joue pas avec le spectateur. Les sentiments, les ambivalences, les questions sur les véritables identités des personnages et même sur la perception subjective de sa propre réalité, de son propre monde sont réels.
A la seconde vision, la compréhension des machinations, manipulations ainsi que la mise en avant des faiblesses de Lenny est particulièrement jouissive.
A noter les participations parfaites de Joe Pantoliono (Matrix) dans un rôle toujours aussi antipathique et de Carrie-Ann Moss (Matrix).
A voir et surtout à revoir, absolument incontournable !
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