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CRITIQUE DVD


LE PARRAIN : LA TRILOGIE / COFFRET 5 DVD




Titre : Le parrain : La trilogie / Coffret 5 DVD

Version : Française
Auteur de la critique : Gaulhenrix
Date de la critique : 20/06/2003

Cette critique a été visitée 2264 fois. Aide

 

Editeur : Paramount
Année de sortie au cinéma : 1972
Date de sortie du DVD : 10/10/2001
Durée du film : 545 minutes
Acteurs: Marlon Brando James Caan Robert De Niro Andy Garcia Al Pacino


Résumé : L'histoire d'une grande famille de la mafia dirigée par Don Corleone qui ne veut pas de drogue dans son empire. Puis après la mort du parrain Don Corleone, son fils Michael Corleone va reprendre l'entreprise familiale en main et affronter la dure réalité du milieu.
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Avis Artistique
Avis sur le film :   (9/10)

Bien avant Sergio Leone (1984 : « Il était une fois en Amérique ») et Martin Scorsese (2002 : « Gangs of New York »), Coppola met l’accent sur le double fondement des Etats-Unis : sa diversité ethnique et la dimension crapuleuse de sa société. Si bien que « Le Parrain » peut être considérée comme une véritable métaphore des Etats-Unis : la mafia du film incarne l’Amérique. Comment, en effet, ne pas voir que la mafia que décrit Coppola a en commun avec la société américaine les mêmes valeurs (sens de la religion, exaltation de la famille, admiration pour les puissants qui ont réussi) et les mêmes objectifs (course à la réussite et à la fortune par le mensonge érigé en cynisme et le recours permanent à la violence). Bref, Coppola propose la satire la plus virulente et la dénonciation la plus définitive qui soient de son pays. Il suffit d’analyser, dans le film, les rivalités entre les différents groupes issus de l’immigration qui composent ce pays (pègre irlandaise, mafias italienne et juive) et la lutte pour le pouvoir partagé entre les gangsters et les hommes politiques ; la frontière entre les deux relevant de l’illusion pure et simple (comme l’ont montré, entre autres, l’assassinat de Kennedy ou la mort de Marilyn Monroe)
Bref, la trilogie du « Parrain » a un double intérêt : elle retrace le XX° siècle de l’Amérique à l’intérieur de ses frontières (« Apocalypse now » -cf. la critique dans DVDPC- complètera ce portrait et décrira l’Amérique interventionniste à l’extérieur de ses frontières) et dessine un tableau lucide de la société qui en est issue.
Ces trois films marquent par ailleurs une date dans l’histoire du cinéma : le « Parrain » 1 fut le premier film à battre les records de « Autant en emporte le vent » ; ce fut aussi l’initiateur des « blockbusters » à venir ; ce fut enfin un énorme phénomène de société qui fit ressurgir les rites italiens chez les Italo-américains.

Le Parrain : partie I.

New York, dans les années cinquante : Irlandais installés dans la police aux ordres des politiques et Italiens aux dents longues s’affrontent sur fond de racisme et de lutte pour le pouvoir. Coppola insiste sur la prépondérance des valeurs familiales chez les immigrés italiens dont sont issus, entre autres, Coppola, Al Pacino, Brando et De Niro. Cet attachement à la famille va de pair avec le respect et la force des traditions (cuisine, cérémonies, coutumes, culte du « pater familias » qui prépare à celui du « parrain »). Précisément comment succéder au père Vito Corleone (Marlon Brando) ? Michael (Al Pacino), introverti, réfléchi et calme semble préférable à un Sonny (James Caan) extraverti et trop impulsif.
Coppola joue sur l’antithèse et oppose un New York sombre et oppressant (lieux clos des appartements, des restaurants, des rues, de l’hôpital ; univers populeux) à une Sicile lumineuse, aux vastes espaces inhabités (collines amples et dorées de soleil, villages pittoresques et accueillants). Mais un point commun réunit toutefois ces deux univers si différents : la violence et la mort qui tiennent lieu de dialogue et rythment la vie au quotidien. Une violence qui peut éclater à tout moment et se traduit visuellement par l’ombre ou la lumière des destins contraires : Irlandais/Italiens ; Corleone/Tataglia ; Sonny/Michael ; déchéance de Vito/ascension de Michael, etc.
On ne peut évoquer le film sans faire référence à la beauté de la photographie (due à Gordon Willis) qui magnifie chaque plan composé comme un tableau à trois niveaux de profondeur (premier plan, second plan, arrière plan) et la sublime musique de Nino Rota, tantôt dramatique lorsqu’elle donne à entendre New York, tantôt lyrique et nostalgique quand elle chante la Sicile.

Le Parrain : partie II.

Ce second opus ne laisse pas d’étonner dans la mesure où il alterne l’histoire du fils, Michael, devenu l’héritier de son père Vito, et celle, précisément, de Vito, son père, depuis sa Sicile originelle jusqu’à son irrésistible ascension à New York. Autrement dit, « Le Parrain II » offre, tout à la fois, le préambule du « Parrain I » et sa suite !
Ce passé et ce futur coexistent en un montage alterné tout à fait intéressant : le passage de l’un à l’autre s’effectue à l’aide de fondus enchaînés particulièrement empreints d’une grande nostalgie et propres à exalter le souvenir de l’ascension du père et à donner consistance au combat du fils qui doit assumer et poursuivre l’œuvre du père. Ce faisant, Coppola rend parfaitement compte de la force d’une fatalité toute-puissante qui unit les générations entre elles. Cinématographiquement, les deux récits constituent donc le diptyque parfait d’un même tableau.
Mais cette symbiose, que favorisent les nombreux fondus enchaînés, s’inscrit toutefois dans une inversion des réalités : autant Vito, le père, devient un gangster pour mieux « protéger » sa famille, autant Michael, le fils, la « perd » (divorce d’avec sa femme et trahison de son frère) en poursuivant les affaires de son père ; autant Vito construit sa « famille » en établissant son pouvoir, autant Michael en est réduit à ne plus lutter que pour le conserver, vérifiant ainsi l’axiome selon lequel il est plus aisé d’atteindre au pouvoir que de s’y maintenir. Si Michael a fait une erreur, c’est sans doute, dans son désir d’intégration, d’avoir choisi une femme hors de sa « famille » naturelle.

Le Parrain : partie III.

Après le parallèle inversé entre les destins de Vito et de Michael, Coppola imagine dans ce qu’il appelle « Epilogue » une autre symétrie, plus intime, entre Michael et lui-même, cette fois. Le créateur se dédouble dans sa créature comme pour mieux exorciser ses difficultés personnelles. Tous deux semblent avoir perdu le goût de la réussite : Coppola est alors quasiment ruiné et Michael a payé le prix fort d’une réussite qu’il juge amère (sa femme l’a quitté, ses enfants sont partagés, sa famille s’interroge sur ses méthodes). On notera, pour appuyer cette « identification » entre le réalisateur et son personnage, que la famille de Michael est interprétée par les proches de Coppola : sa sœur et sa fille.
Eloigné dans le temps des deux films précédents, « Le Parrain III » explore un monde moderne dans lequel la « pieuvre » est liée – et doit composer – avec la haute finance et la religion. Après Al Pacino et Robert De Niro, Andy Garcia en est la révélation et doit assurer la continuité fidèle de Michael.
Malgré le désir final de rédemption de Michael, le film apparaît surtout comme un chant funèbre aux accents de requiem, notamment dans une séquence finale en forme de drame shakespearien qui peut évoquer le triomphe d’un capitalisme sauvage triomphant et, désormais, incontrôlable par ses ramifications.

Une saga indispensable sur l’Amérique. Trois grands films à voir et à revoir, dont la vision doit être complétée par celle de « Apocalypse now », pour mieux comprendre l’Amérique.


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (2.5/3) Avis sur le son :   (2.5/3)

L’image propose des couleurs dominantes ocre et brun jaune pour les deux premiers films, alors que les blancs sont parfois « brûlées ». On peut noter des scènes sous-exposées. La définition n’est pas parfaite et la séquence du mariage est assez granuleuse. L’image du « Parrain » III, plus récente, offre une image bien mieux définie.

Les deux premiers films ont été remasterisés en DD 5., ce qui donne une ampleur certaine, surtout à l’avant, car les enceintes arrière sont peu sollicitées. Attention à la VF seulement mono. Mais la troisième partie est en stereo dolby surround.

Avis sur les bonus & l'interactivité :   (3/3) Avis sur les visuels :   (1/1)

Cette édition offre une incroyable richesse de suppléments. Il faut savoir que chacun des films est suivi d’un commentaire audio de Coppola. Mais un DVD complet est consacré aux suppléments (VOST) et multiplie les documentaires sur le tournage ; sur le carnet de bord du réalisateur ; sur le scénario ; sur la promotion du film ; sur les biographies ; sur l’arbre généalogique des Corleone ; sur 34 scènes coupées. On trouve enfin une liste des récompenses. Une édition remarquable !

[ Voir les Bonus Cachés pour ce DVD ]

Le coffret est proposé dans un sobre et élégant coffret noir qui renferme cinq disques (« Le Parrain II » est gravé sur deux DVD séparés de l’entracte et un DVD est consacré aux suppléments) rangés dans quatre boîtiers ornés chacun d’un portrait couleur sépia (Brando pour le I, Al Pacino pour les deux suivants et Coppola pour les suppléments) qui est repris sur la sérigraphie. Un magnifique coffret

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Note finale :

  (18/20)


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Articles connexes

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Générique :
- avec Marlon Brando, James Caan, Robert De Niro, Andy Garcia, Al Pacino

Informations complémentaires :
- ce DVD est un top sérigraphie
- ce DVD possède un bonus caché
- ce DVD est un top packaging

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