Réalisateur sous-estimé, Adrian Lyne n'est pas que le metteur en scène de Liaison fatale et 9 semaines et demi. Sous ses allures et ses tics de clippeur accroc à l'imagerie vaguement érotique (Ah ces fameux ventilateurs accrochés au plafond qui éclairent les corps nus des amants sur fond de filtre bleu), Lyne est capable du meilleur.
L'échelle de Jacob constitue de très loin son meilleur film. Ambitieux, réfléchi, tortueux, angoissant, il évoque régulièrement l'univers visuel torturé et inquiétant de certains films de Lynch. L'intrigue complexe met en scène un Tim Robbins très convaincant qui perd petit à petit pied avec la réalité sous le poids d'hallucinations traumatisantes. Lyne semble avoir un don inné pour créer des décors angoissants. Une rue déserte, un batiment en ruine se transforment grâce à une mise en scène soignée en un lieu de damnation. A ce titre, la scène dans l'hôpital psychiatrique restera marquer dans toutes les mémoires.
Injustement méconnu, L'échelle de Jacob mérite qu'on le considère à sa juste valeur : comme le film qui a inspiré de nombreuses oeuvres dont un certain Sixième sens...
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