Le titre fait référence au film de Frank Capra (« L’extravagant Mr. Deeds »). Il s’agit d’une comédie humoristique qui montre un personnage simple, naturel, voire naïf transporté, par le biais d’un héritage, directement de son milieu et de sa ville modestes, dans un monde bien différent puisqu’il est celui des affaires. Le tout sous le regard impitoyable des journalistes de TV désireux de monter l’histoire en épingle.
Le comique joue sur ce contraste : cynisme, cupidité et égoïsme d’un côté, gentillesse, humanisme et générosité de l’autre. D’autant plus que cet ingénu s’imagine inculquer ses valeurs morales à ces univers de la finance et des médias, aussi corrompus l’un que l’autre. Il prétend même - comble de naïveté ! – trouver l’amour dans les bras de Babe Bennett (Winona Ryder) plus préoccupée de son avenir de présentatrice-vedette des Infos-TV que de ce personnage à ses yeux insignifiant.
Le film de Steven Brill est assez inégal. Certes, il propose plusieurs gags très réussis. Par exemple, celui du préambule très percutant (le milliardaire fou d’alpinisme) ; celui de la chambre d’échos (qui « résonnent » dans la vaste demeure du milliardaire) ; celui du nom de ville inventé (qui existe réellement). D’autre part, il nous offre un savoureux portrait d’amateur de flamenco en la personne d‘un John Turturro inénarrable en pince sans rire !
Mais, à l’inverse, la fin du film, qui insiste trop lourdement sur les sentiments, présente le même défaut que « Le Majestic » de Frank Darabont (cf. analyse dans DVDPC), vire à la sensiblerie la plus mièvre qui soit. Une comédie ne peut que décevoir lorsque l’humour disparaît du propos !
Au final, le film permet toutefois de passer un bon moment de détente.
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