CRITIQUE DVD

En préambule, il faut bien préciser que si les lecteurs puristes de l’œuvre de Tolkien seront, sans doute une nouvelle fois, déçus par l’adaptation qu’en propose Peter Jackson, en revanche ceux qui ont découvert le seigneur des Anneaux à travers le cinéma seront comblés, voire enchantés par « Les deux Tours » !

Le premier opus, « La Communauté de l’Anneau » s’achevait sur le triste sentiment d’un échec marqué par la séparation des membres de la dite communauté : Frodon et Sam, désireux de poursuivre leur quête pour se défaire de l’Anneau, sont en route pour le Mordor, tandis que Legolas, Gimli et Aragorn partent à la recherche des deux hobbits, Merry et Pipin, capturés par les Huruk-hai. Et cela au moment même où les forces du Mal incarnées par Sauron et Saroumane étendent leur emprise sur la Terre du Milieu.

Cette séparation en deux groupes structure le film selon deux récits qui alternent et place « Les deux Tours » dans une dimension moins psychologique que le premier volet, même si de nouveaux – et intéressants – personnages apparaissent pour notre plaisir : Silvebarbe et les Ents, protecteurs de la nature et surtout l’étrange Gollum. Alors que le premier film présentait les personnages essentiels et posait les enjeux, le second opte résolument vers l’aventure marquée par l’action et les combats.

Il faut dire que le somptueux spectacle proposé par le film est magnifié par une réalisation inspirée, épique (rythme échevelé, plans saisissants, effets spéciaux encore plus nombreux et plus réussis, démesure et violence des combats). Un spectacle éblouissant, qu’il s’agisse, entre autres exemples, de la séquence de la charge de Gandalf au lever du soleil, de l’ouverture de la porte du Mordor ou de la bataille du gouffre de Helm. L’atmosphère du film s’assombrit progressivement car partout règnent désormais le trahison et la mort dont la musique de Howard Shore renforce la tonalité oppressante et lugubre.

Mais si un climat tragique pèse sur le film, il n’empêche que l’humour est bien présent, qui est censé détendre l’atmosphère : un humour incarné par le Gollum pour ce qui est du groupe de Frodon et par le nain pour ce qui est du groupe des guerriers. Mieux encore, l’amour apporte également sa touche d'émotion rafraîchissante au film : Arwen et Aragorn, Eowyn et Aragorn ?...

Désormais, à la fin des « Deux tours », tout est en place pour que se déclenche la bataille totale et décisive pour la Terre du Milieu avec le troisième épisode « Le Retour du Roi » qui s’annonce (le 17 décembre 2003 dans les salles) comme un sommet grandiose qui couronnera l’ensemble de Seigneur des Anneaux ! (cf. les dix minutes de présentation dans les suppléments du DVD).

Le DVD propose une image d’une très grande qualité : couleurs, définition et compression sont impressionnants. C’est parfait même si un ou deux trucages (par exemple, les arbres « mobiles » ou le Gollum dans le marais) paraissent trop visibles. Ce qui est dérisoire par rapport aux près de 800 plans à effets spéciaux utilisés !

La piste DTS étant réservée sans doute à la version longue prévue en novembre, c’est un DD 5.1 qui répartit magnifiquement clarté des voix, partition musicale lyrique et inspirée de H. Shore et fracas sonore des combats rendu plus impressionnant encore par le ronflement sourd du caisson de graves souvent sollicité. Superbe !

Il serait fastidieux d’évoquer tous les suppléments car l’édition est passionnante pour les amateurs. On mettra l’accent sur les 14’ concernant le tournage du film centré sur les avis des acteurs, de P. Jackson et la présentation du Gollum. Un indispensable documentaire de 45’ propose un rappel des deux années de tournage et les anecdotes qui les ont émaillées. Un sujet spécial traite du Gollum. Un reportage présente « les coulisses » à travers les interviews des participants. Une présentation de dix minutes de la version longue nous laisse frustrés ! Enfin, un sujet (en guise de bande-annonce) présente, en une dizaine de minutes, le prochain « Le Retour du Roi ». Un bel ensemble qu’il faut saluer !

Une jaquette des plus réussies grâce à une belle composition (ciel, visages, silhouettes et tours stylisées) parfaitement suggestive avec son camaïeu de brun et de jaune.

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