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Massacré par des critiques déchaînées et un public soudain devenu réfractaire à l'univers des supers héros, Daredevil a fait l'objet d'une campagne de haine assez impressionnante dans la communauté cinéphile. Le film volontier qualifié de "débile", "ridicule" ou tout simplement "minable" a été coulé littéralement à pic par la presse comme par les fans. Etonnant de la part de cela même qui s'enthousiasmait devant le mou et consensuel Spiderman qui, s'il reste un bon divertissement, n'est pas non plus le chef d'oeuvre en la matière.
Pourtant, pas de quoi crier au scandale devant les aventures de Matt Murdoch, avocat aveugle le jour, Daredevil bondissant la nuit. Justicier sauvage (il TUE les méchants et ne se contente pas de les punir) traquant le crime grâce à un sixième sens plutôt spectaculaire. Certes, le film n'est pas à la hauteur de ses ambitions. Les références à "The crow" sont trop nombreuses pour être honnêtes. Le film est constamment tiraillé entre la nécessité de faire ses entrées (préservation de la morale, bridage dans les scènes violentes) et celle de faire quelque chose de plus personnel (les troubles d'un Murdoch rongé par le doute). Certains morceaux de bravoure sont visuellement hasardeux (le combat dans l'église). Mais en dépit de toutes ces faiblesses, il se dégage de l'ensemble une vraie sincérité et fidélité par rapport au matériau d'origine. Ben affleck s'en tire honorablement, Garner reste lumineuse et Colin Farrel s'amuse beaucoup à jouer les méchants de BD. N'oublions pas non plus qu'avec 120 millions de dollars de budget, Spiderman pouvait être visuellement abouti. Daredevil en a coûté deux fois moins mais s'en tire avec les honneurs.
Un divertissement sympathique qu'on aura peut être la chance de découvrir dans un director's cut plus personnel dans une prochaine édition.
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