CRITIQUE DVD

Depuis que le monde du DVD est né, la trilogie Indiana Jones est attendue comme le saint Graal. Après des années d'attente, la voilà enfin dans un coffret 4 DVD qui fera probablement beaucoup d'heureux et ce en dépit de quelques frustrations bien pesantes.

Du point de vue des films, le revisionnage de cette saga reste un bonheur totale doublé d'une véritable révélation : à l'époque où les cinéastes travaillaient encore sans image de synthèse, le cinéma ressemblait plus à du cinéma. Ainsi, les effets spéciaux de l'époque réalisé par ILM -la plupart du temps issu d'un remarquable travail sur les maquettes et maint patting- participent au charme inimitable de la mythologie Jones à l'image de la première triologie Star Wars. Les trois films restent donc des références.

Les aventuriers de l'arche perdu : Fabuleux cocktail d'aventure, d'action, de mythologie et de charme rétro, ce premier volet est époustouflant question rythme et péripéties tout en imposant un personnage héroique en diable (Jones) accompagné d'un double féminin redoutablement charismatique (formidable Karen Allen). Les morceaux de bravoure s'enchainent avec une telle intensité qu'on se prend à avoir le vertige. Et que dire de la musique de John Williams sinon qu'elle nous donne envie de partir nous aussi à l'aventure. On n'a peut être pas fait mieux depuis. Remarquable !

Le temple maudit : accusé par les critiques de mysoginie et de complaisance dans la violence, ce deuxième épisode constitue pourtant une formidable aventure et ce grace à un voyage effrayant mais au combien dépaysant dans un périple beaucoup plus sombre. Tout le film est construit selon le principe de la maison hanté : des premières séquences joyeusement burlesque, on plonge (au sens littéral du terme) dans les entrailles d'une terre corrompue par une secte diabolique face à laquelle Jones aura fort à faire. Véritable voyage cauchemardesque initiatique, notre héros devra affronter ses propres démons pour s'en sortir. Contre point lumineux du film, Willie et Demi-lune tente d'apporter fraicheur et humour à un film qui en aurait singulièrement manqué. Les 30 dernières minutes qui voient se succéder morceaux de bravoure à la chaîne (bagarres, poursuites en wagonnets, séquence mythique du pont suspendu) reste un très grand moment de cinéma. Avec Le temple maudit, Spielberg prouve que sous ces airs gentillets, il peut réaliser des films noirs. Comme L'empire contre attaque (le plus noir des Star wars à ce jour) peut être le meilleur Jones, en tout cas le moins consuel et le plus intéressant de la série.

La dernière croisade : Après la descente aux enfers du Temple maudit, Spielberg choisit de revenir à des univers plus lumineux. Jones, accompagné de son père, affrontent les nazis et tentent de trouver le Graal. L'aventure est toujours aussi divertissante et virtuose grace à des scènes d'action spectaculaires et à un humour bienvenu largement porté par le fantastique personnage de Sean Connery. Il s'agit du plus Spielbergien des trois avec en filigramme permanent cette quête du père si souvent présente dans ces films (ET, L'empire du soleil...). Un grand moment à partager en famille.

Ainsi, après le revisionnage de la saga, on se rend pleinement compte de la capacité extraordinaire de Spielberg et de Lucas lorsqu'il s'agit de créer de grands spectacles populaires en recyclant des formules éprouvées (héros vindicatif pour quête impossible). Un monument du cinéma d'aventure.

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Difficlie de retrouver quelque chose à dire dans les masters proposés par ce coffret sinon que si la perfection n'existe pas, on n'en est ici jamais loin. A bien y regarder, on trouvera bien un ou deux plans un peu granuleux sur chacun des films. Mais contrairement au coffret Laserdisc édité fin 1996, les tâches et imperfections ont totalement disparu. Les scènes de nuit deviennent alors resplandissantes. La colométrie est au top. Et enfin, après des dizaines de passage à la TV en format tronqué voir dans des Pan and Scanb hideux, on peut enfin découvrir dans un cinémascope magnifique une saga faite pour les écrans larges sans coupures pub, sans génériques de fin avancés et sans images dénaturées. Vive le DVD.
2.35 cinémascope et 16/9 pour les 3 films.
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Voici donc ce qui fera hurler de rage tous les cinéphiles qui voient poindre comme un parfum lancinant et absolument scandaleux d'arnaque commerciale pure. Sachant que 80 % des DVDphiles regardent encore (et c'est un peu triste) leurs DVD en VF, pourquoi diable la paramount a-t-elle choisit de NE PAS proposer de piste 5.1 VF sur les Indiana Jones. Au regard des capacités des 3 films riches en scènes d'action, poursuites, explosions, cela est d'autant plus inacceptable que le travail de remastaurisation visant à travailler une piste 2.0 (dolby surround) en 5.1 est parfaitement réalisable ! Celui-ci ne nécessite que d'un renforcement des basses et de l'introduction d'effets stéréos à l'arrière soit un élargissement du champ monophonique surround. Sachant qu'il existe des copies VF 70 MM aux pistes magnétiques 6 voies, ce travail n'aurait sûrement pas coûté grand chose...
On ne s'étonnera donc pas de la formidable différence de dynamique entre une piste VF 2.0 juste acceptable et une VO 5.1 tonitruante. Cela est bien sur particulièrement flagrant sur les scènes d'action où les basses sont beaucoup plus présentes en VO avec également une plus grande présence des effets surrounds. La musique profite aussi de ce remixage 5.1 qui "ventile " la musique de John Williams sur tous les canaux. On remarque néanmoins que même si ce remixage 5.1 est assez bon, il n'est pas suffisamment dynamique pour rivaliser avec des mixages de films d'action actuels. Ainsi, les effets arrières ne sont pas suffisamment précis pour qu'on ait l'impression d'avoir une stéréo arrière digne de ce nom.
En deux mots, même si le mixage 5.1 VO reste efficace, on reste sur notre faim pour une VF 2.0 étriquée aux doublages pourtant excellents. Tout cela pour une nouvelle édition DVD dans deux ans avec VF 5.1, DTS et nouvelles versions des films dans des éditions spéciales avec des images de synthèse incluses dans le montage ?

On ne saura que trop féliciter les instigateurs de la création de l'intéractivité de ce coffret Jones. En effet, le documentaire proposé d'une durée de 2 heures est un trésor d'informations en tout genre qui ravira sans nul doute tous les fans. On y découvre des images d'archives, des interviews de très nombreux acteurs, des explications sur les effets spéciaux ainsi que des interventions aussi nombreuses qu'intéressantes de Steven Spielberg et Lucas qui expliquent leurs démarches artistiques sur les 3 films soit un voyage absolument fascinant au coeur d'une saga qui aura révolutionné le cinéma d'aventure. Toutes les phases de la conception y passent : recherche des lieux de tournage, essai pour le casting, construction des décors, partis pris du directeur de la photographie, intervention des cascadeurs, problèmes de sécurité avec les serpents et autres rats, montage, musique...
En plus, on trouve les bandes annonces et teasers des 3 films, les liens internet, et plusieurs featurettes intéressantes sur la photographie; les effets spéciaux, la musique et le mixage des effets sonores.
Ouf...

Le packaging sans être d'une beauté stupéfiante reste esthétique et agréable. Le bon point par rapport au zone 1 est ici l'absence de simple boitier amaray. Le fourreau enferme ici 4 jolis petits "livres" cartonnés aux visuels soignés. Les sérigraphies sont belles avec des logos plutôt discrets mettant quand même bien en valeur le logo THX.
Un ensemble satisfaisant sans être transcendant (on se souvient du packaging simili cuir de Pearl harbor anthologie et de ses visuels sublimes que l'on aurait bien aimé pour Jones).
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