Pari presque réussi pour Peter Jackson… Sans atteindre la semblante perfection de la première partie (en version longue) de cette gigantesque adaptation, les Deux Tours (toujours dans sa version longue), probablement l’épisode le plus difficile à adapter, ne déçoit pas (ou peu).
Nous offrant peut-être l’un des plus beaux spectacles de l’histoire du cinéma dès les premières secondes, les Deux Tours reprend logiquement là où la Communauté de l’Anneau s'était arretée. S’en suit une introduction de Gollum magistralement joué par Andy Serkis et modélisé par WETA Digital, personnage ambivalent et très complexe, ainsi que du Rohan, superbement récréé et filmé dans les magnifiques paysages de Nouvelle-zélande… jusqu'à la bataille d’Helm’s Deep, colossale de par la précision de reconstitution, sa durée, sa tension et les qualités techniques employées.
On pourrait aussi noter le fabuleux flash-back avec Boromir, son frère et son père, deux personnages nouvellement introduit dans cette adaptation (prenant d’ailleurs une toute autre dimension dans le Retour du Roi).
Toutefois, le pari n’est que presque réussi. Peter Jackson a tout de même pris trop de libertés ne se justifiant pas expressément, en particulier sur le rôle des elfes à Helm’s Deep ou le comportement de Faramir, bien trop lisse.
Bien que la version longue, aussi indispensable - par ses nombreux ajouts améliorant la fluidité - que celle de la Communauté de l’Anneau, atténue quelques peu le cas Faramir en complétant de beaucoup la profondeur du personnage, sa psychologie si particulière reste assez loin du livre.
D’un point de vue technique, même si la tension tout au long du film augmente crescendo pour ne retombée qu’a la toute fin du film (si fin il y a), le rythme de narration peut poser problème à cause de certaines longueurs dans le premier et second tiers du film, celles-ci étant imputables à la version cinéma... mais paradoxalement, on peut dire que ces scènes renforcent l'aspect réaliste de la Terre du Milieu.
Quant aux et SFX et CGI, irréprochables dans la plupart des cas, les incrustations de Treebeard sont incontestablement ratées.
Cela dit, bien que ce second volet soit peut-être le moins réussi de cette magnifique adaptation, l’onirisme des paysages et personnages font toujours leurs effets, soutenu par un superbe score d’Howard Shore… tout simplement magique…
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