CRITIQUE DVD

Près de 15 ans avant le Voyage de Chihiro, Hayao Miyasaki signait avec Le chateau dans le ciel son premier film. A priori, pas de quoi s'enthousiasmer sur la sortie opportuniste organisée par GBVI autour de ce dessin animé sortie en salle uniquement grâce à la popularisation de Miyasaki (Mononoké et Chihiro ayant bien marché auprès des cinéphiles comme du jeune public).

Pourtant, sous l'opération marketing habile, impossible de passer à côté de ce film incroyable sur le plan de esthétique comme sur l'intrigue qu'il développe. Centré autour de quelques personnages incroyablement riches dans leur psycologie (on est très loin du Manichéisme Disney), Miyasaki construit une histoire à la fois simple et complexe qui touche tout le monde -comprenez adultes et enfants- dans les sujets universels que le film aborde : protection de la nature, défense de l'être aimé, amitié fraternelle et aventures fantastiques. Quelque part entre Jules Vernes et Indiana jones, Le chateau dans le ciel échappe à tous les qualificatifs tant la collusion de genres hétéroclites se marrient pour donner naissance à une oeuvre quasi définitive où absolument tout (animation, scénario, musique, personnages...) tend vers une sorte de perfection hors de ce monde à l'image de cette citée perdue dans les nuages que Sheeta et Pazu recherchent si courageusement.

Miyasaki est un grand rêveur et c'est exactement ce vers quoi son film tend : vers le monde de la poésie et de l'onirisme. Il est en cela parfaitement secondé par un Joe Hisaishi impeccable dès qu'il s'agit de composer des symphonies sublimes et enivrantes. Sa partition se marrie divinement bien avec les superbes images du Chateau dans le ciel. Intellectuel sans être pompeux, métaphysique sans tomber dans le philosophie de bazar, bouleversant sans en faire des tonnes, Le chateau dans le ciel est un chef-d'oeuvre.

L'image proposée par ce DVD est d'une beauté bluffante et rend globalement hommage au magnifique travail de Miyasaki et de ses collaborateurs. Les couleurs sont vives sans être agressives et même si l'on dénote quelques plans légèrement granuleux, on reste souvent épater par la bonne tenue de l'ensemble.
1.85 16/9 respecté.

Mais que s'est-il passé ? C'est bien la question que l'on voudrait poser à GBVI. Sorti en salle en France début janvier 2003, Le chateau dans le ciel bénéficiait d'une piste Dolby Digital 5.1 (son SRD). Pourtant, le DVD, lui, ne propose qu'une piste Dolby surround (SR) à la dynamique étouffée et aux effets réduits. On n'est pas loin de la vraie bavure et ce d'autant plus qu'un film pour enfant sera très majoritairement regardé en VF...
Idem pour les cinéphiles purs et durs qui pourront découvrir le film en VO japonais 2.0 Dolby surround seulement ! La seule solution pour les amateurs de bon mixage sera donc de se reporter sur la VO anglaise 5.1 qui bien sûr est beaucoup plus puissante et apte à retranscrire la richesse et la subtilité de la piste son.
Une très grande déception.

Et des déceptions, ce DVD (édité trop vite ?) nous en réserve encore de bien cruelles. En effet, il n'y a pour ainsi dire aucun bonus si ce n'est quelques bandes annonces japonaises et des story-boards...
A l'image des éditions de Mononoké et de Chihiro, GBVI ne s'est pas foulé. Vraiment dommage pour un tel film...

Boitier amaray classique mais quand même assez joli grâce à une jaquette magnifique puisqu'elle reprend l'affiche cinéma et ses couleurs bleues apaisantes. La sérigraphie, elle, est tout simplement magnifique. Qui plus est, les logos sont très discrets.
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