Cette mini-série de trois heures laisse un sentiment bizarre. Certes, on ne s'ennuie jamais en la regardant et les effets sont d'autant plus grandioses que c'est une oeuvre pour la télévision. Le problème, c'est plutôt l'histoire, qui tente de nous faire passer pour idyllique ce monde où les humains et les dinosaures vivent en harmonie. Jusque là, tout va bien, mais cette utopie laisse une impression d'enfermement : le destin se révèle aux Dinotopiens et ce n'est pas eux qui forgent le leur (se tromper est pourtant une expérience on ne peut plus formatrice), il est impossible de quitter l'île (trop de courants), mais il est aussi défendu d'essayer de le faire, tous ont toujours une bonne parole à tout et c'est assez crispant, et ceux qui ne sont pas végétariens sont considérés comme des dégénérés (je rappelle quand même que l'homme est une créature omnivore et qu'il n'est pas criminel d'aimer la viande)... On irait bien y passer des vacances, mais certainement pas y vivre ! Heureusement, les personnages sont assez attachants, et vers le milieu, quand le scénario ne s'acharne plus à vouloir nous prouver la supériorité de ce monde, que l'on voit aussi en flagrant déli d'inertie et balayé de superstitions, comme partout, le récit prend une dimension plus humaine et s'affranchit des discours moralisateurs pour livrer une fiction plaisante.
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