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Titre
:
Tueurs nés - Coffret collector / 2 DVD
Version :
Française
Auteur de la critique :
Tyler
Date de la critique :
15/06/2004
Cette critique a été
visitée
946 fois.
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Editeur : Seven7 / Metropolitan Filmexport Année de sortie au cinéma : 1994 Date de sortie du DVD : 12/05/2004 Durée du film : 117 minutes
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Résumé :
Animateur de reality show, Wayne Gale, s'intéresse à un couple de tueurs en série : Mallory et Mickey Knox. Il les interview dans leur pénitencier. Mais une émeute éclate et le couple de tueurs s'enfuit en prenant le présentateur comme otage...
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(9/10) |
L'épopée ultra-violente de Mickey et Mallory dans les Etats-unis des années 90.
En jettant un regard rétrospectif sur la carrière d'Oliver Stone, on se rend compte à quel point ce grand metteur en scène s'attaque fréquemment à des sujets terriblement audacieux et dérangeants. En effet, en réalisant cette version gore et moderne de "Roméo et Juliette", Stone sait bien sûr qu'il s'apprête à jetter une immense pierre dans la mare trop sage du cinéma US. Pour cela, il donne à son film un aspect baroque et débridé où toutes les technologies cinématographiques viendront servir un discours artistique certes tandancieux mais suffisamment frappant pour faire de "Natural born killers" un film inoubliable. Alternance noir et blanc couleur, mélange de film "classique" et d'animation (à la manière d'un Tarantino sur le premier volume de Kill Bill), tournage sur différents supports pellicules super 8, 16 MM, 35 MM et vidéo, montage rapide voire hystérique, filtres à gogo, ici la forme ultra travaillée sert un fond inquiétant sur la fascination qu'exerce la violence sur l'être humain. Stone en profite également pour dresser un portrait particulièrement pessimiste de son pays. Comme il avait mis en avant le problème du retour des vétérans du Viet-nam dans "Né un 4 juillet" ou l'immense conspiration d'état dans JFK, Stone représente un pays gangréné par la violence y compris chez les représentants de l'état. Ainsi, Tom Sizemore et Tommy Lee Jones, respectivement flic de choc et gardien de prison, sont deux barjots hystériques assoiffés de bastons et de massacres. Rien à voir avec l'illustration proprette des forces de police incarnant le bien symbolisé par le slogan US : "To protect and to serve." Cette même Amérique dont les médias manipulent, désinforment et font du spectacle avec des tragédies humaines déchirantes. Stones illustre à merveille ce concept un brin caricatural sur le papier grâce à un Robert Downey JR très convaincant dans ce rôle de journaliste arriviste et cynique qui fait froid dans le dos.
Ecrit par Quentin Tarantino qui reniera le film à la vue de toutes les modifications du réalisateur, Natural Born Killers est le petit frère pessimiste de True romance : une histoire d'amour fou ultra sanglante qui porte beaucoup plus la patte du réalisateur que de son désormais prestigieux scénariste. Grâce à cette director's cut, on peut aujourd'hui enfin profiter dans son intégralité de la vision débridée du réalisateur. Plus longue d'approximativement 3 minutes, le film gagne vraiment en intensité particulièrement lors de l'émeute finale en prison. Si l'on compare cette unrated cut avec la précédente édition, on trouve des plans inédits (prisonniers égorgés, gardiens de prison torturés, enfermés dans des fours, tête décapitée au bout d'une pic) et des plans rallongés beaucoup plus explicites donc que dans la version cinéma. Cette director's cut EST la vraie raison d'acheter cette nouvelle édition qui reprend l'intégralité des bonus de la précédente édition.
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Avis
Technique |
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Avis
sur l'image : |
(2.5/3) |
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Avis
sur le son : |
(2.5/3) |
Super 8, 16MM, 35 MM, image vidéo, fausses rayures apposées sur certains plans (voir l'évasion de Woody Harrelson chapitre 4), noir et blanc, couleur, filtres éclatants, photo hyper travaillée, le moins que l'on puisse dire c'est que l'image de Natural born killers n'est pas vraiment évidente à restituer. Granuleuse quand il le faut et d'une précision mortelle sur certaines scènes, l'image DVD demeure la plupart du temps formidable. Sur certains moments, il est difficile de juger tant les partis pris esthétiques de Stone et de son équipe technique sont extrêmes (voir la succesion d'images projettées en arrière plan soit un écran de cinéma dans un film projetté au cinéma bonjour la mise en abîme...)
Un petit regret toutefois, le recadrage du 1.85 au format 1.77 afin de cadrer parfaitement au format 16/9 soit un perte certes minime sur les côtés.
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2 pistes sons sont proposées : VO 5.1 et VO 5.1 DTS. Et oui, pas de VF puisque cette director's cut n'a jamais été exploitée au cinéma ! Les amateurs de VF ou anglophobes seront très déçus. Les autres se réjouiront de trouver une piste DTS plein débit qui exploite correctement les canaux même si on est un poil déçu par le manque de précision sur les voies arrières quand la différence entre Dolby et DTS ne parait pas toujours flagrante. Reste que l'écoute est très agréable et réserve de jolis effets marquants.
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Avis
sur les bonus & l'interactivité : |
(2.5/3) |
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Avis
sur les visuels : |
(1/1) |
Les menus sont plutôt bien pensés et dans l'esprit "destroy" du film mais ils sont muets ce qui est un peu choquant (mes enceintes sont-elles bien brachées ?). Une petite déception.
Comme dit ci-dessus, cette édition distribuée par Metropolitan qui a racheté les droits à la Warner, reprend les bonus présents sur la précédente édition à savoir :
- Le commentaire audio d'Oliver Stone. Passionnant de bout en bout, ce commentaire est une vraie leçon de cinéma où le metteur en scène de JFK nous éclaire sur sa méthode de travail et le "message" du film. A noter et c'est important que ce commentaire est enfin sous-titré !
- La making of du film. D'une durée de 27 minutes et en VOSTF, ce documentaire riche en images de tournage et en interviews reste souvent très intéressant mais fait complètement l'impasse sur le conflit avec Tarantino qui est à peine cité ! D'ailleurs ce dernier n'est même pas considéré comme scénariste mais comme "Auteur" c'est dire si l'ambiance a dû être tendue.
- Les scènes coupées en VOST d'une durée de 25 minutes avec commentaire optionnel d'Oliver Stone. Coupé au montage pour des problèmes de rythme, on retient particulièrement une scène marquante où Denis Leary se lâche dans un monologue délirant et jouissif. On regrette vraiment qu'elle n'ait pas été réintégrée au montage final !
- La fin alternative 5 minutes en VOST. Plus négative et pessimiste encore que la fin cinéma, elle prolonge le malaise du film sur la soi-disant fin du massacre orchestré par Mickey et Mallory ( Robert Downey doit être le dernier mort de leur longue liste...) intéressant. Celle-ci est présentée par Oliver Stone qui justifie brillamment ses choix.
Une intéractivité intéressante qui prolonge l'intérêt du film et apporte quelques points de réflexion non négligeables.
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Très beau packaging qui pousse immédiatement à l'achat ! L'emballage lui même est un digipack en carton d'une grande beauté où figure sur le recto les deux héros sur fond de drapeau américain ! Une affiche cullotée, provocatrice et assez esthétique. Les tons rouges renvoient aux couleurs baroques du film et de sa violence. Quant à la liste des chapitres disponibles à l'intérieur du digipack, elle est originale puisque chaque chapitre est un mot : 1-Flirt / 2-Virée / 3-Sitcom / 4-Tornade...
A l'intérieur, deux DVD superbement sérigraphiés dans un mélange de couleurs rouge-noir-jaune. Les logos et mentions légales sont un peu voyants mais bien intégrés à l'ensemble. On n'en a pour son argent comme pour tous les DVD de la collection Tarantino.
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