Bien qu'Amityville soit l'une des sagas d'horreur les plus célèbres des années 80, elle n'en demeure pas moins l'une des plus médiocres. Toutefois, si l'on pouvait considérer les deux premiers volets comme relativement décents, ce troisième opus devient très vite indigeste tant le prévisible le dispute au ridicule.
Pourtant, la réalisation étant confié au vétéran Richard Fleischer (le Voyage fantastique, 20 000 lieues sous les mers...), on était en droit d'attendre une narration classique mais convenable. Que nenni, c'est à un enchaînement approximatif de péripéties plus risibles et inutiles les unes que les autres auquel nous assistons, démunis, pendant plus d'une heure et demie. Du propriétaire lymphatique dévoré par des insectes à la hure qui se jette sur la famille tel un javelot, en passant par le blizzard qui s'échappe de la cave, il reste difficile de ne pas céder au fou rire et ce, bien que tout ce petit monde se prenne vraisemblablement au sérieux. Ainsi, faute de créativité, les scénaristes se contentent de barboter, ici ou là, quelques idées en vue de pallier à l'absence d'intrigue. On pourra y retrouver les révélations photographiques de la Malédiction ainsi que les parapsychologues de Poltergeist -sortit comme par hasard l'année d'avant-, la dérision en moins. De plus, les effets spéciaux, résultant sans doutes de décors dérobés à la kermesse de Neuville-les-Dames -"Le démon qui apparaît sur la photo vous est offert par l'équipe de collage du cour préparatoire... le monstre issu de la porte des enfers, pour sa part, est l'œuvre des juniors du centre aéré du village...."- viennent, quant à eux, parachever le grotesque d'une farce qui n'aurait jamais du voir le jour.
Seule curiosité de cette mucosité sur bobine, nous pouvons y entrevoir Lori Loughlin -La Fête à la maison eût été d'ailleurs un excellent sous-titre à cet épisode d'Amityville- et surtout Meg Ryan à leurs débuts.
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