Délivre nous du mal fait partie de ces slashers nouvelle-génération à la vision desquels nous serions en droit de réclamer des dommages et intérêts pour atteinte au septième art. Le film commence par une scène de rituel satanico-burlesque, qui n'est pas sans rappeler la Révolte de morts-vivants, où une jolie bimbo se fait lacérer le corps dénudé à grands coups de surins surchauffés . Puis, issus du néant créatif des scénaristes -où la décence artistique aurait dû les laisser-, survient les cinq bl-héros, plus stéréotypés et ridicules les uns que les autres mais, que l'on va pourtant devoir subir durant une heure et demie. Donc, introducing: deux couples de crétins friqués, l'un prude et travailleur, l'autre dépravé et égoïste ainsi que le quota du film, brillamment interprété par le nègre de service dont, au passage, le personnage de circonstance sera le premier à caner dans d'atroces souffrances (vous allez me dire: "c'est l'intention qui compte!"). Et voilà donc nos cinq cruches en route vers une rave party géante dont l'affluence doit à peu près être équivalente à celle d'un concert a capella en plein air de Jessie Garon (RIP) , par moins douze degrés, au beau milieu des montagnes carpatiques. Chassés de la bringue et pris d'assaut par une horde de sectateurs en robe dans un bois reculé, le carnage peut commencer! Mais attention, par carnage, il faut comprendre massacre cinématographique.
Nous passerons sur l'indigence des acteurs comme sur celle de la mise en scène, sur la psychologie incohérente des personnages et sur les clichés du scénario pour en arriver au nec plus ultra du grotesque que nous propose ce film: en l'occurrence, le lieu-dit de cul-terreux et sa secte meurtrière. Au programme, un vieux shérif réac' et suspicieux tout droit sorti d'une œuvre de Russ Meyer, un faux cureton méphistophélique qui réussi l'exploit de nous évoquer Bouchitey dans La vie est long fleuve tranquille alors qu'il est censé animer des messes noires, un garagiste consanguin et tout un parterre de péquenots bien convenus, tous prêts à duper et châtier les quatre demeurés restants. Avec leurs imprévus prévisibles et éculés, les scénaristes tenteraient bien de nous refaire le coup de la station service du Massacre à la tronçonneuse mais, ces rapsodes de fond de poubelle ne parviennent même pas à nous proposer un spectacle arrivant à la cheville d'un 2000 Maniacs.
Ainsi, durant la dernière demi-heure du film (ouf!); les adeptes de cette secte rurale vont se livrer à leur rituel erotico-grotesque sur nos deux bimbos et leurs abrutis de boy-friends. Secte qui reste d'ailleurs difficile à catégoriser: Satanique? Vampirique? S-M?... en tout cas des gens qui, à l'instar de leurs victimes, ne vont pas écouter Jésus et les douze sal... apôtres -pardon- le dimanche matin; ceci étant sûrement le message du film.
Enfin, si nous ajoutons à cela la minable explosion d'une grange façon Robert Rodiguez et une fin de type Souviens toi l'été dernier des plus consternantes, nous pouvons affirmer sans risques que ce DVD ne mériterait plus belle place qu'en haut d'un cerisier pour faire fuir les oiseaux.
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