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Ce qu'il y a peut-être de plus choquant concernant Baise-moi, c'est de constater qu'il a fallu deux réalisatrices pour produire une telle immondice. L'histoire, à l'image des torchons de Virginie Despentes, est minable, infecte, stupide. Les plans sont ratés, les effets manqués... Despentes voulait rivaliser avec Tueurs nés, Thelma et Louise ou encore Seul contre tous, mais elle ne parvient qu'à susciter un dégoût similaire à celui qu'occasionne le visionnage en boucle de scènes scatophiles amateurs. De surcroît, mention spéciale pour la déficience de l'interprétation qui sonne plus faux qu'une réclame improvisée par quelques grisons fraîchement sortis du Loft: les convulsions des victimes trouées semblent tout droit tirées d'une parodie de la Troma tandis que le sur-jeu insupportable des deux héroïnes invalide une fois pour toutes la rumeur qui prétend que le talent de comédien est un brin nécessaire pour faire carrière dans le porno.
D'ordinaire, une pareille médiocrité force la sympathie et nous amène à ranger le produit sur le rayon des nanars charmants. Mais ces œuvres n'ont pas pour tradition de se singulariser par une stratégie de défense victimaire de la part du gougnafier qui l'a chiée. Rappelons-nous à notre bon souvenir l'argumentaire des responsables qui suivit l'interdiction de leur étron aux moins de dix-huit ans: "Notre film est féministe!". Lorsque l'on s'aperçoit que les rares mâles portés aux nues sont les acteurs pornos et les dealers de banlieue on n'ose imaginer la version misogyne. "Notre film n'est pas pornographique!". Pornographie -n. fém. Représentation de scènes et de situations obscènes destinées à provoquer une excitation sexuelle.- je confirme que tous les cochons du village disent avoir acheté le film pour la qualité des dialogues. "La France est un pays liberticide!". C'est ce que disent les pédophiles, les néo-nazis, les islamistes, les cannibales ou que sais-je encore. "Le titre du film n'est pas racoleur!". Guère plus que Les trois nymphomanes mousquetaires se font brouter ou Lolita en prend plein le cul, en effet...
Mais cette chose n'étant plus qu'un mauvais souvenir, laissons l'amnésie faire son travail.
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