Adaptation de la pièce éponyme de Philippe Bruneau, Elle voit des nains partout! fait partie, à l'instar de Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, de cette brève vague de films qui tentèrent, vers la fin des années soixante-dix, d'adapter façon franchouille, la parodie anglo-saxonne élaborée quelques temps plus tôt par Mel Brooks et autres Monty Python.
Mais les auteurs ne semblent pas convaincu par l'objectif tant on ressent leur hésitation à trancher entre un humour lourdingue de type Collaro show-jeux de mots populaciers ou référence outrée aux publicités d'époque qui rend aujourd'hui les facéties obsolètes- et une véritable quête de l'absurde -des nombreuses trouvailles parsèment le film: sous-titres décalés, désobéissance aux normes narratives ou incursion du courrier des spectateurs au milieu du film... Et même s'il arrive à quelques gags de faire mouche comme les fantasmes lycanthropes de mère-grand, l'emballage de la chope de bière ou l'accent méridionale du miroir de la reine, cet aboutement brouillon de scènettes relève plus du soucis d'inventaire des contes pour enfants que d'une réelle intention créative; l'histoire de notre blanche neige nymphomane étant même reléguée au second plan.
Ceci dit, depuis Rrrrrrr!, il paraît insensé de parler de comédie « lourde » quant, à l'inverse, elle est le fruit d'artistes dont le talent n'est plus à prouver.
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