Ce film est l'oeuvre d'un véritable génie de la mise enscène : elle est brillante, toujours maîtrisée, fourmillante d'idée. Cela ne suffit pas cependant à faire un chef-d'oeuvre. Moulin Rouge a le même défaut que Roméo + Juliette : le premier quart d'heure est parfois pénible, survolté, il est une brillante démonstration du savoir faire du réalisateur, mais à trop en faire, le public peut rejeter le film en bloc. Ce serait dommage, car passé ce petit moment d'esbrouffe visuelle, l'histoire prend enfin sa véritable dimension, à la fois tragique et farcesque. Les personnages sont attanchants, parfois drôles. Les chansons, des tubes modernes, s'insèrent sans problème dans le milieu du cancan, les acteurs sont touchants. C'est quand on ne cherche plus à montrer son talent à tout bout de champ qu'il devient le plus visible : le kitsch assumé, une histoire proche de la Traviatta, des personnages à la limite de la caricature, et malgré tout, on y croit ! ça, c'est du grand art.
|