CRITIQUE DVD

Alors qu'il mène difficilement une double vie d'employé de bureau le jour et hacker la nuit, Anderson découvre que le monde qui l'entoure est une gigantesque illusion visant à aliéner l'humanité générée par une intelligence artificielle robotique. Il sera peut être l'élu prêt à délivrer les hommes de ces chaînes...

MATRIX. Note : 9/10
Juin 1999 : Matrix sort sur les écrans et révolutionne le monde des effets spéciaux via des scènes d'action d'une extraordinaire virtuosité. Mais sous la beauté esthétique du film se cache une véritable mythologie de science-fiction qui ne manque pas d'intérêt. En abordant des questions philosophiques rarement traitées dans des blockbusters -c'est le moins que l'on puisse dire- le film se distingue de la production courante en osant perdre le spectateur dans une intrigue à priori complexe mais pas inabordable. Et si le monde que nous avons sous les yeux n'était qu'une gigantesque illusion crée pour nous avilir ? Une question déjà abordée dans de grands films de science fiction (remember Dark city). C'est d'ailleurs la force du film des frères Wachoski : reprendre les meilleurs idées de tout ce que la science-fiction a fourni de mieux ces dernières décennies (Terminator pour le combat avec les machines / Tous les romans de Philip K Dick pour le côté paranoique "le monde n'est pas ce qu'il parait, je ne sais pas qui je suis et on me poursuit" / Les romans de Franck Herbert pour l'accomplissement du destin du héros.) Ajoutez à cela la réunion de multiples influences de Honk Kong (john Woo doit avoir les oreilles qui sifflent) et vous obtenez Matrix, une saga qui a défaut d'être révolutionnaire question thématique assure un max question mise en scène et aventures cinématographiquement excitantes.

MATRIX RELOADED. Note 6.5/10
Assez fraichement accueilli par des critiques soudain méfiants vis à vis de la nouvelle mythologie Matrix, Reloaded contient pourtant suffisamment de scènes spectaculaires et d'effets spéciaux jamais vus pour alimenter la création de dix blockbusters. Certes, le film est handicapé par un effet d'attente trop long qui a forcément fait monter la pression et les espoirs au dessus du résultat définitif mais comment ignorer la virtuosité épatante de la scène de l'autoroute, le combat magnifique dans le chateau du Mérovingien (formidable Lambert Wilson), le face à face d'anthologie entre Néo et 250 agents Smith. Ajoutez une BO qui pulse, une photo léchée comme on aime et quelques idées intéressantes développées dans des scènes de dialogues limites cours de philo mais globalement prenantes et vous obtenez un film qui doit remplir haut la main les attentes. Pourtant, en dépit de cette profusion de qualités diverses et à la lumière du faiblard revolution, il faut bien admettre que Matrix reloaded est un film qui supporte difficilement le revisionnage comme si ces défauts prenaient un nouveau sens à chaque vision. En clair, Reloaded est un film qui vieilli mal. Trop superficiellement construit autour de ses brillantes scènes d'action, le film souffre beaucoup d'un rythme inégal qui voit se superposer des séquences d'un ennui complet (toute la première partie fastidieuse et mal jouée sur Zion) avec des moments enthousiasmants (généralement les scènes dans la matrix même). Sans être déshonorant, Reloaded n'en reste pas moins -et toujours avec le recul de plusieurs visionnages qui mettent en valeur ces faux pas- une suite plutôt bancale où le meilleur cotoie trop souvent le largement moins bon.

MATRIX REVOLUTION. Note 5/10.
Voici donc le temps des révélations.
Et des révélations on en trouve dans ce troisième (et dernier ?) volet de la saga Matrix. La plus éclatante reste encore ce cliché inaliénable qui ramène tout à une vérité essentielle et fondamentale : malgré l'ère numérique dans laquelle est entrée de plein pied le cinéma, pour faire un bon film il faut encore un bon scénario. Et c'est définitivement là que les brothers démontrent leur incapacité à maîtriser leur propre mythologie. Là où le premier Matrix est un classique instantané de science fiction philosophique bourré d'action, Reloaded et Revolutions donnent le sentiment d'avoir été construit autour de quelques grandes scènes d'action vaguement reliées entre elles par une intrigue pseudo-philosophique. On ne s'étonnera donc pas des multiples et fatiguants aphorismes de Revolutions "Tout ce qui a un début a une fin" déjà présents dans Reloaded et qui envahissent à présent toutes les scènes intimistes. Bien sûr avec son budget monstrueux, le film assure son quota de morceaux de bravoure pensés pour en mettre plein la vue. Ainsi, l'attaque des sentinelles sur Zion est une spectaculaire démonstration de savoir faire technique mais même cette belle mécanique tourne fréquemment à vide à l'image du duel final entre Néo et Smith. En effet, ces derniers sont devenus tellement puissants que les multiples coups de pieds filmés au ralenti sous une pluie esthétisante semblent rapidement devenir vains. Sclérosés dans des personnages prisonniers de leurs destins, Reeves, Moss et Fishburn ont un mal fou à nous touché. Du coup, on s'intéresse à peine à leurs dilemmes supposés déchirants. On l'aura compris, Les Wachowski ont atteint les limites du concept. Ils ont usé jusqu'à la corde une idée certes brillante mais qui ne pouvait définitivement pas s'étaler sur trois films. Au final, la mythologie Matrix restera dans les mémoires plus pour les évolutions qu'elle aura apporté sur le plan des effets spéciaux que pour sa prétendue philosophie post-vingtième siècle aux ambitions bien limitées comme le montrent les décevantes révélations de ce "revolutions" qu'on espère être l'ultime volet.

ANIMATRIX. Note 9/10
Ces neufs courts métrages produits et souvent écrits par les frères Wachowski développent des sujets ayant attrait à l'univers Matrix avec des styles et des tons différents.

Neufs courts métrages autour de la mythologie Matrix. L'idée est alléchante mais peut faire peur. Après tout, n'assite -t- on pas là à une habile opération marketing visant à rallier quelques fans de SF encore réfractaire à l'oeuvre des frères Wachowski ? La réponse est clairement négative tant la réussite formelle et thématique d'Animatrix saute aux yeux. Certes, l'ensemble est hétéroclite (c'est ce qui fait sa richesse et son intérêt) mais a en commun un vrai talent de mise en scène. Que ce soit sur le terrain de la prouesse technique (Le dernier vol de l'Osiris), de l'hommage aux films noirs (Histoire d'un détective) ou de l'explication mythologique (La première et seconde renaissance), Animatrix intéresse puis passionne par ses enjeux philosophiques. Le dernier court métrage intitulé Matriculé reste le plus marquant car il exploite une idée géniale sur l'Intelligence Artificielle et ses illusions. Impressionnant de noirceur et de maturité quand il évoque la guerre entre les hommes et les machines -avec des références évidentes à l'holocauste de la seconde guerre mondiale- Animatrix place la barre très haut. Assurément, une excellente surprise qui confirme les potentialités d'une saga cinématographique qui fera date.

Matrix :
Le premier de la trilogie avait été un des premiers dvd a bénéficié d'un traitement digne d'un dvd collector avec une profusion de bonus et un soin particulier apporté à l'image et au son. Pourtant, l'image avait assez rapidemment pris un coup de vieux face à certains titres édités sur le support depuis (Le pacte des loups, Pearl harbor, Star wars...). Le nouveau transfert proposé ici permet un gain significatif de qualité : piqué impressionnant, contraste saisissant, des noirs profonds. L'image est moins granuleuse que sur la précédente édition tout en respectant le grain pellicule cinéma d'origine. Une très belle image qui sans être lisse donne à voir un aspect quasi argentique : une réussite.

Matrix reloaded :
Identique à la précédente édition à savoir parfaite. Tourné sur pellicule 35 mm, la trilogie et particulièrement Reloaded affiche une image somptueuse sans aucune poussière ou petit défaut. La compression est tout bonnement invisible avec des noirs abyssaux ! La scène de l'autoroute rend admirablement une colométrie verdâtre typique de l'univers Matrix avec une précision diabolique. Seul bémol : l'image numérique à tendance à faire ressortir certaines images de synthèse (le combat Néo/agents Smith) qui semblaient plus discrètes sur pellicule 35 mm au cinéma.

Matrix revolution :
Alors que le film se déroule à 90 % dans des scènes sombres, l'image reste irréprochable. De plus, on note un grain pellicule très appréciable sur certains plans qui premet une meilleure intégration des effets spéciaux numériques. En bref, tout les avantages de la pellicule conjuguer avec la perfection du numérique. George Lucas devrait en prendre de la graine...

Animatrix :
Extraordinaire de précision. Les couleurs explosent à chaque instant et la définition impressionne durablement. Que ce soit sur le Dernier vol de l'Osiris (court métrage entièrement numérique) ou La première/seconde renaissance (en 2d traditionnel) le résultat reste bluffant. Un travail exceptionnel !

Tous les films sont présentés en format respecté 2.35 cinémascope et 16/9 compatible 4/3.
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Projectionniste dans un multiplexe aux salles toutes labellisées THX, je peux certifier que les trois matrix ont été exploités en salle en DTS, SDDS (sony dynamic digital sound, un système qui permet d'avoir une meilleure stéréo frontale) et en dolby digital. Allergique au DTS en vidéo, warner n'a pas jugé bon de s'y mettre pour la sortie de ce coffret d'exception. C'est dommage mais pas mortel tant la dynamique proposée sur les quatres films en Doldy digital 5.1 VO comme VF est impressionnante.

Matrix :
Même si on a entendu des mixages plus impressionnants en dvd depuis, le son de matrix reste un moment de bonheur pour ceux qui sont équipés en Dolby digital. Les trentes dernières minutes du film constituent à ce titre un vrai festival de coups de feu, d'explosions et de coups de poing homériques.

Matrix reloaded :
Si la dynamique parait faible, c'est parce qu'il ne faut pas que vous hésitiez à pousser le volume sonore de votre installation. Une fois le volume ajusté, votre voisin ne vous parlera probablement plus jamais. Ce n'est pas grave puisque vous aurez pris beaucoup de plaisir : la scène de l'autoroute est un top démo incontestable avec un caisson de basse très sollicité et des effets arrières omniprésents.

Matrix revolution :
Exploité en salle en DTS et SDDS il ne reste que le DD 5.1 en DVD. Celui-ci, efficace, dégage une ampleur très importante dans le deuxième partie du film où les scènes d'action s'enchaînent sans temps mort. L'attaque de Zion et ses milliers de sentinelles permet de mettre à l'épreuve votre installation.

Animatrix :
Superbe retransciption de la musique et des effets. La guerre entre les hommes et les machines dans La seconde renaissance avec explosions nucléaires et combats lasers est digne du mixage de Terminator 2. Un travail exceptionnel.

D'une façon générale, on peut dire que le mixage des VF ne souffre pas trop de la comparaison avec la VO (c'est surtout vrai pour Reloaded et Revolution). Toutefois, la VO est préférable afin d'éviter des doubleurs pas toujours très convaincants.

Il est très difficile face à la profusion de bonus d'en dresser une liste exhaustive. Sachez simplement que si vous êtes comme moi insomniaque, vous en aurez pour deux bonnes nuits... Globalement, l'intéractivité est intéressante et aborde la trilogie avec intelligence que ce soit sur les aspects techniques comme philosophiques.

- Le dvd 2 comporte un making of de plus de deux heures (!) revenant sur tous les aspects du premier Matrix. Très riche en interviews et images de tournage, ce documentaire porte un regard particulièrement aiguisé sur un film qui restera un classique de la SF. Plusieurs autres documentaires plus courts reviennent sur la création de la musique, la préparation et l'exécution des combats et sur les secrets de l'effet Bullet time.

- Le dvd 4 (bonus de Matrix reloaded) comporte les 42 minutes de séquences inédites crées pour le jeu Enter the matrix. Celle-ci apporte quelques clés supplémentaires à la saga. Plusieurs making of dont un d'une heure sur la course poursuite sur l'autoroute et les scènes de combat viennent compléter le disque. Un module particulièrement intéressant montre la préparation du face à face entre Néo et les hommes du Mérovingien dans le chateau (l'un des plus beaux moments de la trilogie).

- Le dvd 6 (bonus de Matrix revolution) Plusieurs documentaires sur le combat dans la boite de nuit, la préparation des effets spéciaux numériques pour l'attaque de Zion par des milliers de sentinelles et sur la post production. A noter, sur les films : deux commentaires audios non sous-titrés de critiques et de philosophes.

- Trois autres dvd bourrés de bonus viendront compléter un ensemble déjà très impressionnant. On retiendra un long documentaire sur la préparation et la création d'Animatrix, d'autres se penchant sur la philosophie Matrix, un journal de bord imposant qui remonte aux origines de la trilogie jusqu'à la sortie de Revolution, des storyboards très complets, toutes les bandes annonces spots tv et clips... Avec le coffret, on trouve un livret bien fait avec une longue introduction des frères Wachowski. L'immense majorité des bonus sont sous titrés en français. Comme je vous l'ai dit, cette liste n'est pas exhaustive. A vous de vous perdre dans cette intéractivité quasi intimidante.


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Un coffret superbe mais un peu fragile (si vous le commandez sur internet, vous le recevrez probablement un peu encorné...). Les visuels sont tout bonnement sublimes et font oublier les anciennes et tristes éditions avec boitiers amarays moches. Le fourreau contient quatre digipacks cartonnés, le dernier renfermant les trois dvds de bonus additionnels. C'est beau et impressionnant. Sans aucun doute un objet de collection inestimable pour les fans purs et durs... et même pour les autres.
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