Le projet de ce film est à l'initiative d'Ellen Burstyn avec qui la Warner voulait tourner. Ne trouvant pas de scénario interessant dans les tiroirs de la firme, elle proposa le script d'un scénariste inconnu. Puis demanda à Coppola conseille pour réaliser le film. Coppola lui présenta Martin Scorsese qui venait juste de réaliser "Mean streets" avec lequel il venait d'avoir un beau succès critique.
Même s'il s'apparente à un film de commande, "Alice n'est plus ici" n'en a pas moins son identité propre et semble bien loin des stéréotypes hollywoodien. Celui-ci s'avère être un des premier plaidoyé de la contre culture et du féminisme des années 70. Un film à l'encontre de l'image idéalisé de l'heureux couple américain des années 50. Les studios d'Hollywood ne sont plus que les ombres d'eux-même et se cherchent une nouvelle identité. Dans ce no man's land, ce film illustre malgré son modeste ambition le parfait mariage entre cinéma indépendant et film de studio.
Scorsese signe ici son quatrième long-métrage et sa première collaboration avec un studio. Même si celui-ci n'a pas encore acquis sa notorité, sa façon de filmer va sournoisement révolutionner la façon de cadrer un film au cinéma. La lourde caméra des travelings coulants se met soudain à virevolter à l'épaule du caméraman qui n'hésite plus à désaxer le cadre où perdre de vue l'acteur principale. Le film présente soudain une fraicheur inédite propre au cinéma indépendant des années 70 avec des nouveaux thèmes sociaux issue de la pop culture.
"Alice n'est plus ici" ne fait pas parti du tableau d'honneur de la filmographie de Scorsese, pourtant il est loin d'être négligeable.
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