Décidément la qualité des meilleures séries américaines de ces dernières années, ne peut que laisser béat d'admiration . A croire qu'Hollywood retrouve sur le petit écran, l'inspiration qui lui manque parfois tellement au cinéma !
Et dans le domaine de la série policière, The Shield met un grand coup de pied dans la fourmillière !
Car dans son postulat de base, la série tente un pari fou, et le réussit brillamment. Faire d'un groupe de flics véreux, les pricipaux protagonistes de l'histoire.
A leur tête Vic Mackey, un dur à cuire qui ose souvent franchir les limites pour appréhender les criminels. Lui et ses hommes mettent les mains dans le cambouis là ou personne n'oserait se risquer. Ils composent la Strike Team, une équipe de choc dépendante du commissariat de Farmington à Los Angeles, chargé de faire le ménage dans les rues pour enrayer une criminalité galopante.
Les excellents résultats de l'équipe et les amis influents de Mackey le mettent provisoirement à l'abri des foudres de son capitaine, David Aceveda un latino ambitieux, convaincu de la corruption de la Strike Team. Car Mackey et ses hommes profitent de leur position pour faire des arrangements financiers avec certains dealers ou faire chanter des témoins parfois génants.
Et à ce titre la conclusion choc du premier épisode, ne peut que laisser pantois.
Mais la force principale de la série est de montrer l'incroyable ambivalence de Mackey. Car il n'hésite pas à risquer sa peau pour sauver un enfant, ou ne supporte pas qu'on frappe une femme. Il a pris sous son aile Connie, une jeune prostituée junkie, dont il prend soin comme si il était son père. C'est un super flic même si il est ripou jusqu'à l'os. Mais sa vie familiale va le rattraper avec violence en fin de saison.
Mais la Strike Team n'est pas seule, car une galerie de personnages attachants et savoureux peuplent le commissariat de Farmington. Dutch, un grand duduche un peu hautain et maladroit qui va se révéler être un fin limier, Claudette la coéquipière black un peu maternante de Dutch qui se révèle être un modèle d'intégrité. Dani, une femme flic qui a du mal à concilier sa vie de femme avec son métier. Mais aussi Julian son jeune coéquipier black, idéaliste et très croyant qui ne parvient pas à assumer son homosexualité....
Des personnages très attachants, qui font agréablement contrepoids avec la Strike Team.
Pour résumer, scénarios en bêton armé, construction narrative virtuose (une grande intrigue sur la saison, avec un tas de petites intrigues secondires renvoyant souvent à plusieurs épisodes en arrière), interprétation remarquable (Michael Chiklis est une révélation), réalisation très nerveuse....
C'est également une peinture sans concessions de la jungle urbaine américaine moderne.
Pour qui aime les bonnes séries policières, The Shield est INDISPENSABLE !
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