John Boorman est un réalisateur multi-facettes. Capable de revisiter la légende arthurienne (Excalibur) ou d'explorer la SF (Zardoz), il nous livre avec Delivrance un film choc, un film coup de poing qu'on prend dans la gueule et qui ne peut laisser personne indifférent.
Partant d'un fait avéré, à savoir l'isolation de certaines parties du continent américain, faisant en sorte qu'une fois les premiers pionniers arrivés, ils se sont reproduits de façon consanguine, Boorman nous raconte la descente d'une rivière par 4 amis à travers l'un de ces paysages quasiment inexploré des Etats-Unis ainsi que leur rencontre avec différents "autochtones".
Delivrance est un film d'une rare violence (comme quoi, pas besoin de mettre forcément des tonnes et des tonnes d'hémoglobine), magistralement filmé, révélant l'un des talents de Boorman : être aussi à l'aise pour rendre une scène dramatique dans un dialogue ou pour filmer une descente de rivière en canoë.
A noter, la musique archi-connue "duelling banjos" reprise dans l'une des scènes les plus connues du film (un des héros et un enfant attardé se lancent dans un "concours" de guitare).
Mais Boorman va plus loin : non seulement il s'intéresse aux actes, mais également aux conséquence des actes de ses personnages. La fin, terrifiante à mon sens, nous fait prendre toute la mesure de ce qu'il peut y avoir de noir dans l'âme humaine. A posséder absolument.
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