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Titre
:
L'esquive
Version :
Française
Auteur de la critique :
plip
Date de la critique :
09/04/2005
Cette critique a été
visitée
367 fois.
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Editeur : Lancaster Année de sortie au cinéma : 2004 Date de sortie du DVD : 20/10/2004 Durée du film : 117 minutes
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Résumé :
Abdelkrim, dit Krimo, quinze ans, vit dans une cité HLM de la banlieue parisienne. Il partage avec sa mère, employée dans un supermarché, et son père, en prison, un grand rêve fragile : partir sur un voilier au bout du monde.
En attendant, il traîne son ennui dans un quotidien banal de cité, en compagnie de son meilleur ami, Eric, et de leur bande de copains. C'est le printemps et Krimo tombe sous le charme de sa copine de classe Lydia, une pipelette vive et malicieuse...
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(7.5/10) |
Dire ou ne pas dire, et comment le dire ? Telles sont les questions. Le langage (et son emploi) est sans doute le personnage principal du film d'A Kechiche. Avec une dualité, entre le cru, le brut, et le cuit, l'élaboré, déclinée tout au long du film : un taiseux se languit d'amour pour une tchatcheuse ; le film ostensiblement spartiate et naturaliste, dans la façon du "Dogme 95", suit les répétitions d'une pièce de Marivaux ; des "jeunes de banlieue" (comme dit le Figaro sur la jaquette) s'essaient au langage du XVIIIe (siècle) ; la pièce elle-même, comme souvent chez Marivaux, est construite sur cette dualité ; une réponse binaire et rapide est demandée à la tchatcheuse, à une question qu'elle percoit comme complexe ; une patrouille de police dénoue brusquement (et sur des bases matérielles) une situation plutôt inextricable (et sentimentale) ; j'en ai sans doute oublié, mais le lecteur qui serait allé jusqu'ici ne m'en tiendra sans doute pas rigueur ;-).
La morale/la conclusion, assez elliptique, m'a semblé empreinte de fatalisme : chacun est irrémédiablement marqué par ses différentes facettes crues (ou cuites).
Le film est donc riche ; il est sensible, plutôt astucieusement élaboré, et sonne juste, sans toutefois être totalement exempt de lourdeurs : une scène permet à une enseignante de marteler le thème (certes essentiel pour le film) du déterminisme social, tandis que la scène du contrôle de police (qui a été pas mal critiquée) est carrément démagogique au premier degré (au second degré, elle permet une variation amusante sur le thème du cru et du cuit, avec une mention spéciale à l'actrice qui campe une policière spécialement antipathique)). De même, les ficelles de mise en scène destinées à imposer un effet réaliste peuvent sembler parfois un peu grosses (improvisations quasi-hystériques, caméra subjective et sur l'épaule, champs/contre-champs en très très gros plan...).
Au delà de ces imperfections (selon moi), que j'ai beaucoup développées mais qui restent mineures, le parti pris d'une manière "naturaliste" amène une fraîcheur, une légèreté chez les acteurs qui font, avec le choix d'un cadre original et bien intégré, l'attrait de ce film réellement fin, attachant et plaisant à voir.
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Avis
Technique |
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Avis
sur l'image : |
(2.5/3) |
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Avis
sur le son : |
(1.5/3) |
L'image est au diapason du style "documentaire" du film. D'où la note élevée que je donne. Dans l'absolu, on est très loin du Technicolor en studio et en 70 mm : certaines scènes sont sous-exposées, avec un grain visible ; les cadrages et mouvements de caméra sont parfois assez chaotiques, mas il est parfaitement clair que c'est délibéré.
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Même commentaire pour le son, mais là j'ai été vraiment gêné par la mauvaise qualité de certaines prises de son, notamment au début, où les acteurs s'évertuent à parler le plus vite (et le plus mal) possible dans le jargon des cités. Effet dépaysant, mais aussi décrochage, assurés. L'enregistrement est stéréo.
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Avis
sur les bonus & l'interactivité : |
(0.5/3) |
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Avis
sur les visuels : |
(0.5/1) |
Tout l'effort de l'éditeur est dans le prix (et c'est déjaà bien). Pour les bonus ou l'interactivité, nous ne sommes pas loin du zéro : deux (courtes) bandes annonces enchaînées.
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La sérigraphie reprend la jaquette, qui n'est pas désagréable. Boitier amaray standard.
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