Schaffner (Brillant réalisteur de "Papillon" avec McQuenn et de "La planète des singes" original fait avec ce film de la 2ème guerre mondial un conflit intimiste entre 2 personnalités opposées mais si ressemblantes (Patton/Romel) et y ajoute la haine de 2 frères ennemis que sont une fois de plus Patton et le général Montgomery (cf. Chapitre 21 la rencontre entre les 2 hommes).
Le réalisteur n'a pas cherché à adoucir la personnalité de ce général fou et n'hésite pas à le montrer comme un mégalomane de la pire espèce qui ne rechigne pas à se faire habillé par ses sousfiffres tel un empereur.
mais ce film est aussi une véritable fresque grandiose à l'égal des peplums dont Patton se croit la réincarnation des généraux d'antan. Son refus de la politique et des ambitions patriotiques font de lui un homme romantique, incryablement théatral qu'on pourrait comparer aux 'héros' de Corto Maltese (Cf Corto en Sibérie).
Ce point de vue est magnifiquement retranscrit dans ce chef d'oeuvre du film de guerre et on assiste au devenir tragique d'un poête, philosophe, qui ne cache pas son orgueil de conquête et de gloire, qui se fie à l'Histoire avec un grand H, qui admire les grands conquérants d'autrefois et qui souhaiterait leur ressembler.
Ce film en profite pour montrer aussi l'absurdité des relations alliées, chacun devant se plier aux volonté&s de l'autre pour que chacun puisse récupérer une once de gloire et ce au détriment des soldats, dont les pertes sont estimées en dernier, bien après les véhicules, les armes et les munitions.
Ceux qui connaissent les précédents films de ce Maître qu'est Franklin J. Schaffner ne seront pas perdu visuellement parlant. On retrouve là sa mise en scène précise et son gout des grands espaces désertiques. Les acteurs sont magnifiquement dirigés et George C. Scott interprète une fois de plus avec brio un militaire illuminé (comme dans "Dr Folamour" de Kubrick).
Pour conclure, ce film est un magnifique film de guerre qui couvre une majeure partie du conflit, c'est aussi le protrait d'un homme paradoxalmais Ô combien humain, capable d'envoyer ses hommes dans les pires enfers pour satisfaire ses envies de gloire et de poruver son savoir faire puis de pleurer sur leur corps. C'est labiographie du dernier militaire romantique, un soldat à l'ancienne qui respectait un certain code d'honneur.
Un film bouleversant.
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