Soleil Rouge, du talentueux Terence Young (à qui nous devons notamment les deux premiers James Bond) n'est pas à proprement parler un film que l'on pourrait qualifier de Western : certes le décor est l'ouest américain, les comanches sont de la partie et le meilleur moyen de communication est le langage des armes.
Pour autant ce film se rapproche plus de la comédie que du genre pré-cité : en effet, tout le scénario est basé sur l'association de 2 personnages opposés (procédé comique maintes et maintes fois utilisé au cinéma dans des films comme la grande vadrouille, la quasi-totalité des films de Veber, etc....) : l'un est un cow-boy pure souche et l'autre n'est ni plus ni moins qu'un samouraï japonais. C'est donc avec ce duo iconoclaste que le réalisateur nous propose un film assez débridé, drôle et dont le moteur est double : d'une part le scénario s'amuse à décrire les rapports humains de ces personnages, la contradiction de leurs mentalités et leur cohabitation plus souvent subie que voulue.
Et d'autre part la partie "suspense et western" est assurée par la poursuite que mènent ces deux hommes à l'encontre d'un troisième qui leur a volé chacun un bien précieux. De ce point de vue là, le film de Terence Young n'apporte rien de révolutionnaire si ce n'est qu'il donne un joli rôle à une femme au coeur de cette poursuite, les personnages féminins étant bien souvent réduits à de la simple figuration dans ce que l'on appelle les "classiques" du Western.
Du point de vue du casting, le film est un vrai régal : d'abord, il y a le grand Charlie "Bang Bang" Bronson qui se plaît à jouer ce double rôle à la fois de cow-boy animé par l'esprit de vengeance et de personnage un peu débonnaire et roublard notamment à l'encontre du samouraï qui l'accompagne. Ce samouraï d'ailleurs interprété par l'un des comédiens japonais les plus internationalisés qui soit, le grand, l'immense Toshiro Mifune qui incarne parfaitement l'image de la sagesse et du sens de l'honneur à la japonaise. Enfin, dans le rôle du "bad guy", on trouve notre Alain Delon national : il s'en sort assez bien, mais au final, on peut trouver que sa "jolie gueule" ne va pas tellement avec le rôle d'un être violent et sans scrupules. Enfin et dernière remarque sur le casting, on retrouve la belle Ursula Andress toujours aussi sexy (Messieurs, dans ce film elle va plus loin que dans Dr No, puisqu'elle enlève le haut...) dont le personnage donne au film un ton "pimenté" grâce à ce rôle de jolie garce.
Bref Soleil Rouge est loin d'être un chef d'oeuvre (la mise en scène n'a rien d'exceptionnel), mais il permet de passer un bon moment de détente avec un casting hétéroclite, mais de qualité. La sauce, malgré la diversité des ingrédients prend assez bien et le film, dont la seule prétention est de vouloir divertir sans jamais prendre la tête accomplit parfaitement sa "mission".
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