CRITIQUE DVD

A la fin des années 70, la théorie du "complot" était assez à la mode dans le cinéma et après des affaires comme le scandale du Watergate, l'idée des gouvernants qui mentent aux administrés avait bien fait son chemin.
C'est dans cette lignée que s'inscrit Capricorne One qui institue le mensonge d'état comme doctrine et qui tord le coup à l'un des plus grands symboles d'orgueil des Etats Unis : la conquête spatiale.

En narrant l'histoire des ces astronautes obligés de faire croire à des millions d'américains qu'ils sont bien sur le sol de Mars et que leur mission a réussi, Peter Hyams (dont la carrière ne restera pas spécialement dans nos mémoires) signe un assez bon pamphlet contre une Amérique trop sûre d'elle-même, trop vaniteuse et où la bonne conscience américaine est régie par le dictat des médias.
Son film est assez réussi dans ce sens. D'autant plus que la critique du réalisateur va plus loin que le simple message "On vous berne et on vous ment" puisque le film s'attache à démontrer qu'un appareil d'état confronté à la révélation de ce mensonge est capable de pourchasser et de tuer toute personne qui n'accepterait pas sa méthode de penser.
Le reproche que l'on pourra faire néanmoins c'est que Hyams se perd parfois dans son scénario avec des plans limite film horrifico-suspense (faudra que l'on m'explique l'utilité du plan où un astronaute se réveille en plein désert avec un scorpion sur le visage) bien inutiles et qui ne font que dévier le film de son message principal.

Message qui d'ailleurs sera véritablement sublimé par le grand John Carpenter quelques années plus tard avec son magnifique "They Live" (affreusement baptisé Invasion LA en français) où l'Amérique puante et reagannienne en prenait plein la gueule pour pas cher.

Reste que Capricorne One est un bon film de divertissement, avec quelques erreurs de script, mais qu'il permet de voir un film avec une vision un peu moins glorifiante de l'American Way of Life, ce qui nous change de ce que l'on peut voir aujourd'hui.

L'image est correcte mais sans plus. Le master est assez granuleux et le rendu image perd en précision dans les scènes en sous éclairage. Disons qu'on a un peu l'impression de voir un bon master VHS par moments.
Le format est 16.9 avec un ratio de départ en 1.77.

Un remixage en 5.1 pour la VO et une VF en dual mono. Je n'ai pas regardé le film en VF mais pour ce qui est de la VO, le remixage m'a semblé bien inutile car il n'a aucune dynamique à nous proposer. Constamment orientés vers l'avant, dialogues et musique se mixent bien, mais c'est un peu "mou" tout ça. Bref un remixage mentionné sur la jaquette comme pur argumentaire commercial...assez agaçant.

Pas de bonus si ce n'est une flopée de BA de qualité inégale tant dans le format proposé que dans la pure qualité de l'image.
Interactivité classique, sonorisée mais inintéressante.

Assez curieux de voir un digipack aussi épais ne contenir qu'un seul disque. Le tout est en carton (donc fragile), mais le rendu final est assez soigné avec une sérigraphie de bonne qualité.

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