Ce film est pour que les choses soient claires dès le départ un chef d'oeuvre. Il est rîche au niveau de sa narration, de sa mise en scène, du talent de ses acteurs, de ses thématiques culturelle et politique.
La politique est en effet un des thèmes majeurs du film. John Ford semble en effet vouloir éveiller la conscience politique du spectateur à travers son film. Le sénateur est au début du film montré comme un véritable animal politique, homme influent et populaire qui suscite beaucoup d'intérêt et d'égard. Le film souligne l'importance de s'inscrire sur les listes électorales et de faire son devoir de citoyen. Il rappelle ce qu'est la démocratie et ce qui fonde ses valeurs intrinsèques. Ce thème s'insère parfaitement dans ce monde en pleine mutation qu'est l'ouest américain. A l'ancien monde, celui des pionniers et de l'espace sauvage où les conflits se règlent le plus souvent l'arme à la main, vient se frotter le monde de demain plus civilisé, plus structuré, plus politisé, plus moderne.
L'avocat idéaliste qu'est Ranson Stoddard est un des acteurs de cette mutation qui voit la fin du règne des pistoleros et l'avènement du politique et du "quatrième pouvoir" qu'est la presse. Pourtant le film ne renie pas l'ancien monde et une certaine nostalgie réveillée par cet enterrement règne à la fin du film.
Le défunt dont le statut de héros n'a pas sa place dans la légende telle que le monde la connaît nous le rappelle.
On pourrait s'attarder encore un moment à parler de ce film mais plutôt qu'un long discours supplémentaire, j'inviterais les lecteurs éventuels de cette critique à se procurer le film s'ils ne l'ont pas déja et à le voir et le revoir.
|