Compte tenu du nombre de films déjà réalisés sur la question, on peut se demander comment Luc Besson compte inscrire son Jeanne d'Arc dans l'Histoire.
La réponse tient en 2h30 d'un spectacle à couper le souffle, très visuel, chargé d'émotion et, aux dires d'historiens, très bien documenté, malgré quelques inventions.
Milla Jovovich est incroyable dans ce rôle, probablement le meilleur qu'elle ait eu à ce jour. Elle est à la fois très physique, fragile, pieuse, exaltée, tourmentée. Bref, un personnage beaucoup plus complexe que ce dont on aurait pu la croire capable. Autour d'elle, rien moins que Vincent Cassel, Tcheky Kario, John Malkovich, Faye Dunnaway, Dustin Hoffmann (rôle court, mais c'est incroyable ce que cet acteur peut jouer rien qu'avec son regard !)... et beaucoup d'autres comédiens et innombrables figurants.
Les batailles, qui occupent un bon tiers du film, sont incroyablement reconstituées, dans des décors grandioses et sans rien cacher des horreurs de la guerre.
La musique d'Eric Serra, difficile à écouter seule, est en revanche collée à l'image et aux émotions qu'elles servent avec brio, culminant sur le vibrant "my Heart Calling" de Noa.
Le procès de Jeanne met l'accent sur la sincérité de sa foi, tout en introduisant le doute sur la part qu'aurait pris Dieu a son intervention, amenant le spectateur à réfléchir lui-même. Une certaine misanthropie domine ce passage du film, et, sans prendre réellement parti, suggère la clef que l'Eglise adoptera 1/2 millénaire plus tard en canonisant Jeanne d'Arc.
Au final : un film admirable, violent, sombre et poignant, un très grand spectacle.
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