CRITIQUE DVD

Michel Sardou, c'est le chanteur et la seconde personnalité préférée des Français derrière Zinédine Zidane.
En 40 ans de carrière, il enchaîné succès sur succès (Les Bals Populaires, La Maladie d'Amour, Le France, La Java de Broadway, Les Lacs du Connemara, Musulmanes, et plus récemment : Loin, Non Merci et La Rivière de Notre Enfance en duo avec Garou.

Sardou c'est aussi le chanteur qui a battu le record de l'Olympia en 1995 : il a chanté tous les soirs pendant six mois (de janvier à juin) à guichets fermés. Tout comme l'Olympia 2004, les places étaient déjà toutes vendues avant même la sortie du nouvel album.

Après la déception de l'album "Français" sorti en 2000 et son divorce avec sa maison de disque Tréma, Sardou a signé un contrat de dix ans (2004-2014) chez AZ-Universal, qui a repris, pour un temps limité, Trema (des artistes comme Delpech ou Villard y sont aussi).

Changement de maison de disques, changement logique d'équipe pour l'album "Du Plaisir" sorti en 2004. Exit les Revaux, Fugain, Delanoë ou Dabadie, place aux nouveaux maîtres paroliers et musicaux de notre époque : Jacques Veneruso, Robert Goldman et...Sardou lui-même.
Le changement est fameux, même si ça reste du pur Sardou.
C'est un Sardou nouveau, moderne, rythmé et renouvelé que nous entendons désormais à la radio.
L'album s'est vendu à plus d'1.500.000 exemplaires en France, Suisse et Belgique, et le single du duo avec Garou est longtemps resté numéro 1 des ventes. Sardou est de retour, le faiseur de tubes des années 80 a fait son grand come-back pour notre plus grand plaisir.

Album gigantesque, tournée du même genre.
D'octobre 2004 à novembre 2005, Sardou a silloné la France, de l'Olympia au Palais des Sports (le gros morceau de la tournée), en passant par la province, mais aussi la Belgique à Forest National (l'ambiance y est supérieure qu'en France), la Suisse et le Québec, où il n'a plus chanté depuis...1998 !

Un spectacle rock, dynamique, bruyant, avec un Sardou en forme (il saute et danse), communicatif avec le public (il dit regretter qu'une compil de ses discours ne soit pas sortie chez Universal !)et surtout très heureux de rechanter.
Avant le concert, il y a une première partie kitsch dans laquelle il reprend avec panache des "vieilleries" (Les Bals Populaires, Les Ricains, En Chantant, Le Rire du Sergent, Le Temps des Colonies et la Java de Broadway), dont certaines n'ont plus été chantées sur scènes depuis belle lurette.
Changement de décor pour la partie officielle.
Sur une plate-forme, deux guitaristes haut-perchés entonnent les premières notes de "Du Plaisir", annonçant la couleur rock du concert.
Des grosses surprises, il y en a : "Je ne suis pas Mort, je Dors", la reprise de "L'Aigle Noir" et surtout le single promo "Un Accident" qui est le clou du spectacle.
Sur ce dernier, le climat d'angoisse et de chaos est représenté par des girophares bleus et blancs qui clignotes dans tous les sens, et du rouge lors du refrain et à la fin de la chanson. Pour couronner le tout, la réalisation est épileptique à souhait et nous plongé réellement dans le terrible accident de voiture en question.

La réalisation change par rapport aux précédents concerts. Les musiciens ne sont plus au second plan, ils sont autant filmés que Sardou, c'est à croire que Serge Khalfon a décider d'en faire des stars aussi grosses que Sardou.

Musique rajeunie, public rajeuni également. Les vieux ont été déçus et n'ont plus trouvé le Sardou d'avant, ils ont critiqué la côté rock et bruyant.
Plus d'ados et de jeunes de 20-30 ans dans la salle, ça fait plaisir à voir et confirme que Sardou touche toutes les générations.
Comme quoi, le renouvellement musical est parfois risqué mais nécessaire.

Ce Live 2005 est donc une réussite, un excellent tour de chant varié et original, accompagné de jeux de lumières impressionnants et de réorchastrations rock, canons, jeunes (Sardou ne tombe pas dans le jeunisme, il déteste cela), dynamiques, qui feront taires les clichés stupides et injustifés du style : "Sardou, c'est pour les vieux" ou "Sardou, c'est un facho".

Le spectacle a été filmé en numérique, il était donc normal qu'on ait une image de qualité.
Tout d'abord, l'abscence de 16/9 est normale, rares sont les concerts qui sont dans ce format anamorphique (Bercy 2001 est en réalité du 4/3 zoomé pour nous faire croire au 16/9). Si présence de 16/9 il devait y avoir, alors les bonus seraient sur un second DVD. Enfin soit, passons à la qualité d'image proprement dite.
C'est du très bon boulot, mis à part des plans granuleux (comme la régie avant "La Java de Broadway" par exemple). Tout est maîtrisé de manière impeccable, les rouges sur "Un Accident" rendent bien, ou encore la lumière blanche qui s'"allonge" dans toute la salle sur "Loin".
C'est presque parfait, mais il y a quand même des tous petits défauts.
Etant fan de Sardou, je mets quand même la note maximale.

Le point fort de ce DVD !
Lorsque je suis allé au spectacle à Forest National le jeudi 18 novembre 2004 (la capacité de la salle est à peu près la même que celle du Palais des Sports, il y a que que 1.000 places en plus), j'ai trouvé que le son qui dégageait des instruments était monumental, et cette galette numérique rend admirablement justice à cela. C'est simple, jamais un concert de Michel Sardou n'a paru aussi clair, limpide, furieux, démentiel, que ce soit en Dolby Digital 5.1 ou en Stéréo (je n'ai pas d'installation Home Cinéma, donc piste DTS impossible à tester).
Les guitares, les violons et surtout la batterie (jouée par Laurent Coppola, batteur fétiche de Patrick Fiori) crachent toute leur énergie.
Si vous possédez une installation, ce concert est parfait pour déclarer la guerre à vos voisins !

Qu'est-ce que c'est pauvre !
On avait annoncé un collector 2 DVD, avec les coulisses de la tournée, un duo avec Eddy Mitchell, une longue interview sur son amitié avec le même Eddy...finalement, rien de tout ça, pourtant tout a été filmé !

On a, pour commencer, un petit documentaire de 23 minutes intitulé "Sur la Route du Palais des Sports" réalisé par Paul Barrois, beau-fils de Sardou qui a aussi filmé les coulisses de la tournée.
Il s'agit ici d'un documentaire sur l'arrivée de Sardou chez Universal, sur son envie de rechanter.
C'est surtout un document bourré de compliments envers Pascal Nègre et Valéry Zeitoun (patron d'AZ) et sans images des coulisses de la tournée.
Décevant.

Le second et dernier bonus et "La Rivière de Notre Enfance", le duo avec Garou filmé à Marseille.
Les arrangement sont un peu différents de la version originale, et on sent une véritable complicité entre les deux chanteurs.
Seul bonus intéressant, donc.

Il y avait moyen de faire mieux, dommage.

Il est question d'une édition limitée avec un "packaging de luxe".
C'est juste un boîtier carton très lèger (on a l'impression qu'il n'y a rien dedans lorsqu'on l'a en main) style Raging Bull Ultimate.

Le visuel est entre réussi et raté. La photo a été prise lors du tour de salle sur "En Chantant". On y voit Sardou, tête baissée et teint cadavérique (y a pas d'autres mots, désolé) entouré de gardes de sécurité et du public.
Une pochette qui résume bien l'aspect convivial du spectacle, mais les couleurs jaunes et blanches pour le titre sont horribles.
Je me demande pourquoi Universal a fait une telle pochette pour l'artiste qui leur est le plus rentable (la photo rend mieux sur le CD, heureusement).

La sérigraphie du DVD reprend la photo de la jaquette, avec les titres des chansons.
Une sérigraphie remplie et non aérée, c'est pas très beau malheureusement.

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