L'apothéose de ce monument de l'heroic-fantasy imaginé par J.R.R. Tolkien se trouve dans cette troisième partie du "seigneur des anneaux". En effet tous les thèmes et les évènements s'assemblent ici comme dans les derniers chapitres du livre. Alors que les faits deviennent de plus en plus spectaculaires et les enjeux de plus en plus cruciaux, la narration et les émotions de plus en plus sérrées et intenses, intimes et concentrées, jusqu'à ce que l'on finisse littéralement avec deux êtres, Frodon et Sam, qui rampent carrément sur les mains et les genoux, luttant encore pour vaincre un Mal immense. Pourtant ils doivent puiser en eux-mêmes la force du pardon, parce que c'est l'unique voie de rédemption pour tous les êtres de la terre du Milieu. L'épilogue de tous les superlatifs en somme. Le plus émouvant, le plus violent, le plus lyrique, le plus ample, le plus beau...et le plus riche en morceaux de bravoure. Dans le "retour du roi", ils prolifèrent comme jamais avec pour point d'orgue le siège de la cité de Minas Tirith par les légions de Sauron. Aussi titanesque que soit l'arsenal du Mordor, c'est un monstre plus modeste quoique de proportions inhabituelles qui tient la vedette : l'araignée Arachné que fuit Frodon pris au piège. Un cauchemar vivant à huit pattes qui "agrémente" le descente aux enfers de Frodon au moment où Aragorn accepte son destin de roi au terme de l'épreuve du Chemin des morts, sanctuaire de soldats maudits qu'il doit réveiller et gagner à sa cause. Un autre moment d'anthologie. Au-delà des morceaux de bravoures le "retour du roi" est une oeuvre très intimiste, le film à l'instar du livre de Tolkien aborde des thèmes proches de ce que nous vivons tous. "Qu'éprouve-t'on pour ceux que l'on aime ?"; "Qui-y-a-t'il après la mort ?"; "Comment se dire adieu ?". Tolkien et Jackson traitent de toutes ces émotions ainsi que de la nature de la lutte entre le Bien et le Mal, véritable film d'ariane du roman et du film. Toutes ces émotions et ce questionnement, on les retrouve autant dans le déploiement des forces que dans les petits moments de grâce et de doutes des différents personnages. Des faiblesses humaines qui apportent au "retour du roi" plus encore qu'aux deux chapitres précédents, une poignante dimension humaine. Evidemment la version longue est préférable, pour ne pas dire indispensable, pour bien saisir toute la richesse et la complexité de cette extraordinaire trilogie.
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