Près de trente ans après sa sortie, "Zombie" reste la, ou tout du moins l'une des grosses référence du genre. Le film de George A. Romero est un Choc visuel, un véritable upercut lancé à la face du spectateur. Une fois l'action partie, elle ne s'arrêtera qu'à la fin du métrage, mis à part quelques moments de répit ( tant pour les personnages que pour le spectateur ) après l'installation dans le supermarché. Le réalisateur oscille entre séquences d'action pure, matinée d'un gore définitivement omniprésent et généreux, tout en restant réaliste dans ses effusions sanglantes et critique sociale ouvertement tournée vers notre société de consommation et ses dérives. Il suffit de voir le personnage de Stéphane, ouvertement capitaliste ( sa réaction, démesurée, de "propriétaire" du supermarché face à l'arrivée des pillards en est l'exemple le plus flagrant ) et certainement raciste pour s'en rendre compte. Mais George A. Romero brise aussi ici ouvertement de nombreux tabous, n'hésitant pas à montrer des scènes graphiques d'anthropophagie, ni à filmer des enfants se faire massacrer et met même en avant le côté religieux, chrétien de la chose avec non seulement la célèbre phrase "quand il n'y a plus de place en enfer..." mais surtout dans la séquence mettant en scène le prètre, philosophe, dans les sous-sol de l'immeuble attaqué par la police. Portée par un script aux multiples rebondissements, naturels et judicieux, l'intrigue implique instantanèment le spectateur, qui outre le déferlement de fureur et de violence, sympathisera d'emblée avec ce quatuor de survivants, le réalisateur nous les rendant attachants, à des degrés divers, selon ses propres attirances. Le montage européen de Dario Argento, misant totalement sur l'action, rend le rythme du film plus qu'alerte, endiablé, le choix de plans courts s'avèrant judicieux, notamment dans les séquences fortes et ultra-brutales du film ( l'attaque de l'immeuble, le saccage du supermarché ). Mais le suspense n'est pas non négligé, lors de scènes bien stressantes ( dans la chaufferie, ou dans la station-service, par exemples ), et part la menace omniprésente des morts-vivants, même là où on s'y attend le moins L'interprétation est convaincante, le jeu des personnages principaux brille par une cetaine sobriété face à la monstruosité des situations. Et, bien entendu, les multiples effets spéciaux de Tom Savini reste un exemple inégalé dans le genre, tant par leur nombre, que par le souci d'authenticité et le soin apporté à chacun d'eux ! "Zombie" est donc le film-culte, mythique pour toute une génération, dont je suis fier de faire partie !
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