Ce "Sleepwalker", curieux petit film finlandais, nous raconte une histoire totalement originale et décalée. Le script, avec l'histoire de cet homme somme toute très ordinaire dont la famille disparaît, alors qu'il se rend compte qu'il souffre de somnambulisme, entraîne des rebondissements et des retournements de situation complètement imprévisibles et originaux, mais allant parfois à la limite du non-sens, comme notamment le final, prenant littéralement le spectateur à rebrousse-poil. L'idée principale, cet homme qui se filme pendant ses errances nocturnes, dans l'espoir de deviner ce qui a pu arriver à ses proches, et dont on découvre en même temps que lui le résultat, est novatrice et le traitement apporté par le réalisateur ajoute à l'effet escompté. En effet, la mise en scène est efficace et innovante, alternant les plans courts et les plans séquences de façon harmonieuse, sachant installer un climat de suspense continu et assez soutenu pendant toute la durée du métrage, mais on pourra regretter un rythme lent, certainement voulu par le réalisateur, étant en phase totale avec le personnage principal, d'une bonhommie à toute épreuve, remarquablement interprété par Ralph Carlsson et très bien mis en valeur par le cinéaste, qui le rend rapidement très attachant. Ce film est donc une oeuvre bizarre, étrange et prenante, ce n'est pas pour rien qu'il a reçu un grand prix au festival du film policier de Cognac !
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