Les fans du Tim Burton de la première heure risque d'être décontenancés par cette adaptation du roman de Roald Dahl. Loin de la noirceur d'un Batman returns ou d'un Etrange noel de monsieur Jack, Charlie et la chocolateir ne s'inscrit absolument pas dans un univers gothique burtonien. Tant mieux diront certains, heureux de voir le réalisateur s'aventurer dans d'autres mondes. Certes mais après un médiocre remake (La planète des singes) et un film personnel oubliable (Big fish), on attendait le retour en grande forme du metteur en scène des fantastiques Beetlejuice ou Edward aux mains d'argent. Pour le grand come back, ce sera pour une prochaine fois...
La déception est d'autant plus grande que Burton nous met l'eau à la bouche grâce à une première partie séduisante où il laisse libre cours à sa fantaisie visuelle. La présentation des enfants est l'occasion de scènes drôles et enlevées où pointent une critique de la consommation et des enfants rois déjà présents dans Edward aux mains d'argent. Malheureusement, dès que les protagonistes entrent dans l'usine de Willy Wonka, Charlie bascule dans la comédie musicale kitsch sous acide où Burton joue exclusivement la carte de l'émerveillement visuel.
Et si effectivement, les décors sont aussi superbes que soignés, les chansons de nains à la limite de l'abomination, la structure répétitive de l'éviction des enfants et la morale bien mielleuse déçoivent inévitablement. Il reste à se consoler avec quelques bonnes idées, toujours fugitives mais parfois délectables (la présence de Christopher Lee). Johnny Depp fait une nouvelle fois une prestation inspirée et appréciable. Mais de la part de Burton, on attend plus qu'un film juste sympathique et consensuel. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Charlie et la chocolaterie est son plus gros succès commercial à ce jour avec 200 millions de dollars de recette aux USA et plus de 4 millions d'entrées/France.
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