" Le parrain" est tout à la fois : film de gangsters, peinture réaliste de la vie des immigrés italiens et des grande familles de la Mafia. C'est en même temps un opéra sanglant et un fabuleux film d'auteur.
Parrallèlement aux règlements de comptes mis en scène avec une violence baroque, l'histoire s'attache aux rouages de la Mafia, à l'osmose stupéfiante entre famille et gangstérisme. Dès le début, Coppola fait entrer le spectateur à l'intérieur de la famille Corléone ( Le mariage), qui forme un clan dont le patriarche Vito Corléone est à la fois le chef de famille et le chef de clan ( tout puissant bienfaiteur : Parrain ).
" Le parrain" est un film sur la ( ou les ) famille (s) fabriqué sur le même schéma ( les membres forment une équipe). Ainsi le directeur de la photo, le chef décorateur, le responsable des costumes... les acteurs et le compositeur de la musique forment un orchestre dirigé par le maëstro F. Ford Coppola.
LE PARRAIN II
Tourné deux ans après " Le Parrain", le film en est à la fois le préambule et la suite. On suit en parrallèle l'ascension au milieu du XXeme siècle de Michael Corléone ( le fils de Vito le Parrain) à la tête de la famille, et au début du siècle dernier l'arrivée d'un jeune immigré italien ( son propre père) qui deviendra un puissant chef de " famille".
Reconstitution splendide des ruelles grouillantes de la " petite Italie" formée d'immigrants fraîchement débarqués et de petits commerçants opposés aux riches demeures des chefs de la Mafia, dans lesquelles se décident des guerres fratricides pour le contrôle des différents quartiers.
Coppola dépeint également les relations entre les Etats-Unis et le Cuba d'avant Castro, et dévoile avec maestria les liens secrets entre la pègre et la politique.
C'est aussi l'occasion des grands débuts d'un certain Robert de Niro ( fabuleux) comme l'était Al Pacino dans le premier volet.
LE PARRAIN III
Quinze ans aprés les deux premiers volets, Coppola clôture la saga des Corléone dans un ultime épisode nostalgique, crépusculaire et shakespearien. On assiste à la passation d'un pouvoir très affaibli entre le Parrain vieillissant Michael Corléone et son fougueux neveu ( Andy Garcia révélation du film).
Le film mêle la haute finance et les larmes, le sang et les alliances occultes, la religion et le pouvoir, en un mouvement ample et somptueux rythmé par l'opéra final.
F.F. Coppola décrit les rouages d'un capitalisme incontrôlable, d'un pouvoir invisible qui s'autogénère et détruit tout sur son passage. Dans ce nouveau monde, plus rien n'a de sens ni de valeur. L'ancien monde a disparu et avec lui la notion de " famille".
Mes notes :
LE PARRAIN 9.5
LE PARRAIN II 10
LE PARRAIN III 9
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