De tous les avatars italiens ayant surfé sur le succès du "Zombie" de George Romero et de "L'enfer des zombies" de Lucio Fulci, ce "Virus cannibale" est sans aucun doute le plus folklorique et le plus déjanté. Le script, très basique, nous permet d'"apprécier" les différentes péripéties de quatre militaires et de deux journalistes confrontés à une horde de morts-vivants cannibales, suite à une fuite dans une usine nucléaire, sur une île de Nouvelle-Guinée. Mais, c'est le traitement apporté par ce grand bricoleur devant l'Eternel qu'est Bruno Mattei qui fait tout le charme et l'"originalité" du métrage. En effet, le film accumule les séquences d'anthologie totalement surréalistes : la "célèbre" scène de la danse en tutu, mais aussi le délirant Osbourne narguant les zombies, les trois pèlerins dans un quelconque amphithéâtre censé représenter le siège de l'ONU, ou encore l'assaut du consulat américain, scène désespérément molle, presque pathétique, mais dopé de façon abusive par le thème musical de "Zombie" ( qui sera d'ailleurs repris plusieurs fois tout au long du film ) et dont le réalisateur espère ici en faire un hommage ( même tenue vestimentaire des militaires, même ambiance et des plans sensiblement identiques ). Les nombreux ajouts en stock-shots laissent également rêveur, des oiseaux volant au ralenti, parmi d'autres plans d'animaux exotiques uniquement présents pour essayer de nous faire croire à un tournage sur les lieux de l'intrigue, aux séquences entières nous présentant de vrais hommes sauvages, issues de quelconques documentaires ( l'alternance entre ces séquences et celles vraiment tournées pour le métrage ne parvient pas à fonctionner, tellement la différence d'éclairage et de grain d'image est flagrante...). L'interprétation est très " spéciale", oscillant entre une platitude totale et des acteurs qui en rajoutent grave dans les mimiques faciales et les effets gore du film sont nombreux et généreux ( l'attaque du village des papous, le final bien crade ), mais restent quand même relativement primaires. Donc, ce "Virus cannibale" reste un énorme joyeux délire, certes très amateur aussi bien dans la forme que dans l'esprit, mais c'est justement ce qui le rend irrésistiblement attachant et hilarant, au second degré bien sûr !
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