Avec ce "Sous-sol de la peur", Wes Craven met en scène un nouveau "couple" de fous dégénérés et meurtriers, mais oeuvrant cette fois-ci à l'intérieur même de leur demeure, sorte de blockhaus, d'où personne ne ressort vivant.
Le script prend pour héros un garçonnet black, participant au cambriolage de cette maison et qui en découvrira les horreurs ( notamment les prisonniers du sous-sol, ressemblant à des zombies cannibales ), tout en devant résister aux assauts des propriétaires des lieux et de leur chien hargneux, et en essayant de sauver leur présumée fille de cet enfer. Après une courte présentation des différents personnages, le réalisateur va tout au long du film enchaîner les rebondissements ( parfois quelque peu répétitifs, surtout les poursuites avec le chien ) sur un rythme effréné, tout en mettant parfaitement en avant l'aspect complètement hystérique des deux barjos de service ( notamment l'homme, régulièrement habillé dans un style influencé SM d'un très bon visuel et tirant sur tout ce qui bouge ). Par contre, Wes Craven est assez "sage" avec ce métrage, puisque les idées les plus glauques sont expédiées ou à peine exploitées ( le cannibalisme des habitants du sous-sol, la fosse à cadavres ), privilégiant l'action pure ( avec quelques invraisemblances flagrantes, mais bon...) et même un humour parfois plutôt malvenu ( les vannes du gamin, manifestement en forme de clin d'oeil au spectateur ), plus susceptibles de toucher un public élargi, tout en respectant cette fois-ci une morale bien-pensante, symbolisée par un happy-end grossier, familial et lourdingue, presque honteux de la part du réalisateur de "La dernière maison sur la gauche". La mise en scène de Wes Craven est toujours efficace, le découpage en plans très courts ajoute au rythme déjà vif du film et l'interprétation est plutôt convaincante, et si le garçonnet en fait un peu trop, il est largement dominé par un jeu totalement déjanté des deux fous du métrage. Les effets spéciaux se font ici rares, uniquement composées de plans d'un gore limité rapidement entre-aperçus, mais réussis. Donc, ce "Sous-sol de la peur" reste une oeuvre assez sympathique, même s'il oscille de façon permanente et légèrement énervante entre horreur et spectacle plus familial, sans jamais vraiment choisir son camp !
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